Le lien entre la mode et l’histoire ? « Takalo haingo ». Pour la septième édition qui aura lieu les 18, 20 et 22 novembre prochains, les organisateurs ont en effet lancé un nouveau concept : associer la manifestation aux sites historiques. « Il est de notre devoir de mettre en avant le talent des jeunes stylistes mais c’est aussi une responsabilité de leur faire connaître la richesse inestimable du patrimoine national. C’est la raison pour laquelle une partie de la programmation de cette septième édition sera consacrée à la mise en relation entre les sites historiques et la création vestimentaire ». L’ouverture qui aura lieu le 18 novembre se tiendra ainsi à Manjakamiadana et au Palais d’Andafiavaratra. Au programme ? Une visite guidée du Palais de la Reine, un défilé de mode ainsi qu’une autre visite du Palais du Premier Ministre Rainilaiarivony. Associé à différents établissements scolaires, « Takalo haingo », cette année, investira également diverses écoles, notamment le lycée Anosivavaka et le Chateaubriand Besarety. Un peu moins d’une dizaine de stylistes participera à cette septième édition. Deux stagiaires dont Fifaliana et Malala et sept professionnels : Soa, MirzAingo, Sikin’Olondihy, VeloAry, Hery’Karl & Nenifara, Nai’lah et Maromaitso.
Promouvoir le « vita malagasy ». « Pourquoi Takalo haingo ? Parce qu’on s’est rendu compte que la création vestimentaire ne fait pas beaucoup d’émules. S’il y a dix ans, nous pouvions encore voir des malagasy fiers de porter leur dernière commande réalisée par leur couturière, aujourd’hui, ces mêmes Malagasy arborent la même fierté, vêtus d’habits, confectionnés à l’autre bout du monde. Où est alors la place des créateurs nationaux dans ce contexte ? Souvent, ils se reconvertissent dans une autre profession car leur passion n’est plus suffisamment rentable pour couvrir les besoins familiaux. Certes, la situation de la création textile n’est plus reluisante. Le nombre de créateur connaît une chute vertigineuse. Oui, la concurrence est rude et seule une très fine frange de la société malagasy est en mesure d’acquérir les créations vestimentaires malagasy en raison de leurs prix exorbitants. Nous tenons cependant bon et ne cesserons de poursuivre notre travail de fond dans la formation de relèves dans le monde du stylisme avant de pouvoir affirmer haut et fort que la créativité malagasy n’a pas disparu. N’ayons pas honte de nos origines, soutenons la créativité de nos stylistes et consommons malagasy ! ».
Mahetsaka