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vendredi, juillet 11, 2025
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Talent malagasy : En mutation depuis l’indépendance

L’« art malagasy » est une notion floue pour certaines personnes. Pourtant, il faut admettre qu’il a connu une évolution durant ces six dernières décennies. Du fétiche jusqu’à l’art contemporain en passant par « l’art de l’aéroport », le savoir-faire malgache commence maigrement à prendre de l’ampleur dans la région du Sud-Ouest de l’Océan Indien.

Actuellement, l’« art malagasy » est devenu un art métissé, ou « art hybride ». Il renvoie en général au post colonialisme et à la modernité universelle qui sont tous les deux liés à la question de l’identité de l’art et de l’artiste. Les artistes malagasy sont, en réalité, dans une nouvelle quête identitaire et réfléchissent sur le phénomène du métissage. Parler de l’identité des artistes d’aujourd’hui, c’est s’interroger sur leur identité nationale, géographique, mais aussi sur l’identité d’exil des artistes malagasy immigrés en Occident.

Si l’artiste traditionnel était très imbibé de sa culture pour réaliser ses œuvres à partir de systèmes de la tradition typiquement malagasy, l’artiste contemporain vit entre le régional et les pays étrangers, entre la coutume et la mondialisation. Si l’artiste traditionnel utilise les matières de la nature pour produire des objets d’art, notamment les feuilles d’argile et la pierre, l’artiste contemporain utilise des techniques traditionnelles, mais aussi des matériaux modernes.

Les musées d’art contemporain sont quasi-inexistants à Madagascar. La création contemporaine malagasy se vend mal dans les quelques galeries des principales villes du pays. Alors, c’est à l’étranger que les artistes exportent leurs œuvres. Cette situation influence ainsi la façon dont l’art est défini et perçu dans le monde artistique. Ce sont les étrangers qui tiennent une place importante dans l’émergence de cet art contemporain sur la scène internationale. Le dialogue interculturel du monde de l’art rencontre de nombreuses difficultés notamment à cause de la puissance de ce modèle occidental, qui veut imposer ses propres définitions. C’est pourquoi, la question du post-colonialisme revient sans cesse dans les discours depuis de nombreuses années.

Manque de volonté. Depuis 1960, date de son Indépendance, Madagascar n’a pas de réelle volonté politique concernant le développement de l’art. Ce n’est pas une priorité pour le gouvernement. De plus, la situation économique, sociale et politique n’encourage pas toujours l’émergence des jeunes talents que regorge la Grande île. Malgré la création d’événements dans le pays, ceux-ci ne sont pas toujours à la hauteur des espérances des professionnels et les musées manquent cruellement de moyens. Aussi, il est très difficile pour un artiste malagasy de trouver des fonds et le temps nécessaire pour mener à bien des projets dans son propre pays.

Le problème de Madagascar et de ses artistes est le manque de visibilité. Il n’existe que très peu de structures permettant aux jeunes artistes de développer leur travail artistique et leur réflexion pour les mener sur la scène internationale. De plus, le relais institutionnel à l’étranger est inexistant. L’artiste, comme tout autre, attend une reconnaissance du monde de l’art. Son marché est un monde de privilégiés.

Bon nombre de Malgaches ne disposent pas d’objets d’art dans leur demeure. Ils n’ont pas la volonté de conserver les vestiges. La conscience générale permettant d’édicter des règles de la valorisation du patrimoine est le dernier des soucis du gouvernement. Si dans la Capitale, on rencontre quelques centres culturels, ceux-ci se font très rares dans les autres régions.

Iss Heridiny

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