
Les yeux se braquent sur la capitale économique et non à Majunga où les événements officiels semblent sombrer d’un seul coup par un meurtre, rendu public. Dans la nuit de mardi, vers 9 heures, un jeune homme qui venait de se fiancer la semaine dernière a été victime d’un meurtre. L’acte a pris des proportions énormes et a suscité une vague d’émotions lorsque l’enregistrement de la vidéosurveillance s’est propagé sur les réseaux sociaux. La séquence, devenue virale hier, a montré la violence sans pair de deux criminels qui ont mis fin à la vie du jeune homme par des coups de couteaux. « Il a reçu trois coups dont l’un au niveau de son cœur qui lui a été fatal. Tahina a encore pu se déplacer quelques mètres avant de tomber dans le coma pour ne plus revenir à lui » a témoigné son père, visiblement effondré par le décès. Le quartier d’Ambolomadinika a été le théâtre de ce sinistre acte. Le jeune homme, qui venait d’assister à une cellule de prière, allait rentrer chez lui par un tuc-tuc. Lorsqu’il est descendu du tricycle, deux jeunes hommes coiffés de casquette et portant des shorts et des sandales s’en sont pris à lui. Sans aucune invective, les criminels ont tout de suite porté les coups d’armes tranchantes. Ces derniers n’ont pris qu’un petit sac en laissant sur place les objets tels le téléphone et les bijoux en argent de Tahina. Ce qui pourrait écarter le mobile de vol à la tire. Par la force des réseaux sociaux, les Tamataviens ne parlent que de ce meurtre hier. Une chaîne de solidarité s’est formée et des milliers d’utilisateurs de Facebook ont changé leur photo de profil en une affiche montrant : « mila sécurité tamatave ; arovinareo ny fokonolona sy ny fananany », littéralement : « sécurisez Tamatave, protégez les gens et leurs biens ». Le message semble rapidement avoir été reçu au point que les autorités locales, regroupées au sein de l’OMC, ont organisé une réunion d’urgence. A l’issue de cette rencontre, il a été décidé que : « le port de carte d’identité nationale est obligatoire, de jour comme de nuit, pour les majeurs (…); les citoyens sont invités à fournir des renseignements aux forces de l’ordre sur les criminels (…); des mesures seront prises à l’encontre de personnes non-inscrites sur le registre du fokontany ». Vague d’émotions à Tamatave et les gens commencent à briser le silence face aux actes criminels récurrents dont la plupart sont mortels.
Malala Didier/D.R