
Le spectacle « Tanà in Love » qui s’est déroulé au Palais des Sports à Mahamasina hier a été un grand succès, surtout du point de vue artistique. Cela fait des années que les artistes n’offrent plus ce genre de prestation où la musique, la scénographie et le décor font un tout pour un spectacle hors du commun.
Du côté du Palais des Sports de Mahamasina hier, le petit monde de la variété locale était dans tous ses états. Et son public aussi d’ailleurs. La scène, très bien décorée, donnait une certaine idée de la scénographie qui allait mener le spectacle durant tout l’après-midi. Un grand écran géant a été placé derrière les artistes, et des deux côtés de la scène. Un grand salon, une sorte de plateau TV, a également orné la scène. Les artistes y allaient, y venaient et y discutaient. Apparemment, cela faisait partie de la scénographie. Après le compte à rebours, c’est le début du spectacle. Et c’est Bolo qui fait son entrée sur scène, en interprétant le titre « Mijoboka », revisité bien sûr, car les paroles ont été modifiées. Ensuite, il fait entrer tous les artistes, tous de blanc vêtus. La première chanson est un medley « Manakory » de Mika et Davis et « Satry Foana » de Tovo J’Hay, avec des airs de saxophones par Tsanta, Anjaniony et Andriniony, qui donnent une dimension totalement différente au morceau. Le public est d’emblée dans l’ambiance et s’extase à reprendre les paroles de la chanson en chœur. Puis, les chansons continuent, les artistes défilent sur scène. On note le duo très rock de Iary et de Inah sur la reprise de « 7andro » du groupe Ambondrona, ou encore le trio Luk, Princio et Poon sur « Rava tanteraka » de Samoela.
Inter génération. A voir le spectacle donné hier par cette pléiade d’artistes, il faut reconnaître le travail rigoureux derrière le tout. A la fois en matière musicale, parce que les plus grands musiciens de la place y étaient et que ces ré-arrangements ont nécessité du travail et des heures de répétition. Mais aussi dans les interprétations, car les chanteurs devaient se réapproprier les morceaux. Et bien sûr dans la scénographie et le scénario car de toute évidence, les chansons écrites, réécrites, découpées et refaites ont été mûrement réfléchies. Outre l’aspect purement artistique, c’était une rencontre intergénérationnelle entre les artistes. Un échange d’ailleurs mis en scène lors de la prestation de Noely du groupe Sakelidalana qui explique aux jeunes Caylah, Rak Roots et Bolo ce qu’est le « Sakelidalana ». Et le public a aimé ça !
Anjara Rasoanaivo