Le Sommet des 5 retient l’attention de tout un chacun. Joseph Constant Gasstzar Rakotondrandria, écrivain et conférencier, également analyste politique et économique, donne son avis et explique les enjeux de la stabilité.
Midi : Le Président de la République Hery Rajaonarimampianina et les 4 anciens chefs d’Etat seront en réunion la semaine prochaine. Faut-il s’attendre à un bouleversement de l’échiquier politique ?
Joseph Constant Gasstzar Rakotondrandria : « Il s’agit d’une seconde réunion avec le FFKM comme médiateur . Le fait d’accepter de se revoir est une bonne chose. Ce sont 5 personnalités qui ont leur carrure politique, j’allais dire leur ego. Et l’initiative du Président de la République porte ses fruits. Y aura-t-il un bouleversement politique ? Je ne pense pas. Du moins, il n’y aura pas de Transition bis. On cherche la stabilité. Et je m’attends à des résolutions qui iront dans ce sens ».
Midi : Quelle stabilité ?
JCGR : « Je pense à la stabilité institutionnelle. C’est important pour les opérateurs économiques, pour la communauté Internationale et pour l’opinion publique. Le régime a eu une année pour normaliser ce qu’il a fallu normaliser dans tous les domaines. Nous voyons que le tandem Hery Rajaonarimampianina / Kolo Roger a réussi à normaliser nos relations avec les bailleurs de fonds. Madagascar a retrouvé sa place dans le concert des Nations . Hormis la corruption qu’il faut combattre, Madagascar a reçu les félicitations du jury à Genève concernant le respect et la protection des Droits de l’homme, chose inimaginable il y a 2 ans. Evidemment que beaucoup reste à faire. Rome ne s’est pas fait en un jour. Encore moins Madagascar après crise ».
Midi : En quoi cela impactera le quotidien des Malgaches ?
JCGR : « Ecoutez, nous sortons comme je l’ai mentionné, d’une crise. L’économie est exsangue. La pauvreté est là. Pour travailler au bénéfice du plus grand nombre, nous avons besoin d’argent frais. C’est-à-dire du soutien financier des bailleurs de fond, du moins pour le moment. Prétendre le contraire est suicidaire. Et les investisseurs avaient eu une année pour se familiariser avec le nouveau régime et son mode de fonctionnement et ses dirigeants : le Président de la république, le Premier ministre … Rassurés et mis en confiance , car ils connaissent maintenant leurs interlocuteurs , ils vont mettre la main à la pâte. Je n’ai jamais entendu parler d’un diplomate ou d’un opérateur étranger, même en privé, critiquer ce tandem. Bien au contraire. L’un est pétillant et l’autre tempéré. Le premier est la force nouvelle et l’autre, le pacificateur. L’endroit et l’envers vont toujours ensemble. Dans le contexte actuel, ils se complètent ».
Midi : Faut-il s’attendre à un changement de gouvernement ou à un remaniement plus tard ?
JCGR : « Je n’ai pas de réponse formelle. Mais j’estime que 8 mois c’est trop tôt pour juger un gouvernement ou un Premier ministre. La crise que nous avions subie a été trop profonde et trop longue. Ce sont les risques d’une telle mesure qu’il faut mesurer. Un changement de gouvernement pourrait, à mon avis, ouvrir la boîte à Pandore, pour ne citer que le débat sur l’article 54 de la Constitution, les députés ne le savent que trop. A y réfléchir même, je crois c’est peut être ce que recherchent ceux qui sont contre le régime actuel ».
Propos recueillis par R.O