
Coup d’envoi des festivités pour la célébration du nouvel an malgache hier au Rarihasina. Prestations artistiques, débat, exposition… ça ne fait que commencer !
Du « koba sy tantely » sur une feuille de banane. Quelques petits morceaux pour chaque personne, et une dose de miel. C’est toute une symbolique que les organisateurs des festivités du nouvel an malagasy ont tenu à marquer, hier devant le Rarihasina à Analakely. Les chaises tout autour du parvis ont été prises par des personnes qui ne connaissaient presque même pas cet événement national pratiquement pas célébré du tout, les badauds se sont arrêtés le temps d’un instant pour jeter un coup d’œil sur les prestations des artistes, les traditionnalistes ont salué l’initiative… tout le monde a apprécié. Ce « koba sy tantely » a agréablement surpris l’assistance. Offert sur des « sahafa », avec des lambeaux qui contiennent des messages philosophiques, ce petit cérémonial était presque intriguant. Et lorsque la danseuse Lova demande à l’assistance de ne pas jeter les feuilles de banane par terre pour ne pas salir la ville, tout le monde s’exécute, même les enfants des rues. De toute évidence, la culture est encore le seul vecteur de sensibilisation pour un geste citoyen exemplaire.
Identité culturelle. Le nouvel an malgache, c’est une fête nationale. Pour l’heure, elle n’est célébrée que par des irréductibles traditionalistes et des artistes qui vivent l’identité culturelle malgache dans leur cœur. Pas de nationalisme, on reste citoyen du monde. Mais faire valoir son identité permet de se tenir debout parmi les peuples dans le grand concert des nations. La fête nationale devrait réunir tous les Malgaches. Plus de castes, ni de tribu, c’est une fête pour tous. Hélas, ce sont les Malgaches eux-mêmes qui ne se soucient plus de l’importance de cette tradition. D’autant plus qu’aucune éducation culturelle ne nourrit les citoyens.
Hier, le début de la célébration du nouvel an malgache a débuté par des performances artistiques offertes par des têtes d’affiche : Rakoto Frah Junior, Aponga Baguette, Olombelo Ricky, Kolo Vaika, Lovatiana, Baba, Rary « Zoma », Edgard Ravahatra, danse avec percussion et même des invités de dernière minute. Les festivités continuent aujourd’hui.
Anjara Rasoanaivo