
Depuis la mise en œuvre du plan de redressement, la Jirama a déjà réduit son coût de production de 40%. Cependant, cette société subit encore 500 Ariary de perte, par kilowatt produit. La hausse des tarifs est inévitable, selon les administrateurs.
La Jirama devrait atteindre son équilibre opérationnel vers la fin de l’année 2020, d’après le calendrier de son plan de redressement. Hier, lors de la présentation du bilan 2017 au siège de la société à Ambohijatovo, la Direction Générale et le Conseil d’Administration de la société ont indiqué que, jusqu’à maintenant, les réalisations ont dépassé les prévisions. « Lorsque nous avons pris les rênes, il y avait un délestage de cinq heures par jour à Antananarivo, et beaucoup plus dans les autres régions du pays. La sécheresse de l’année dernière a coûté à cette société 180 milliards d’Ariary, à cause du handicap que cela a causé aux centrales hydroélectriques. Mais grâce au plan de redressement, nous avons pu réduire les coûts de production de 240 milliards d’Ariary. La hausse des tarifs de juillet 2017 était de 5,5%, soit un impact de 20 milliards d’Ariary sur les recettes. Bref, les nouveaux dirigeants de la société, tout comme les consommateurs ont beaucoup contribué au redressement de cette société d’Etat », a soutenu le PCA de la Jirama, Hyacinthe Befeno Todimanana. En effet, grâce à cette amélioration de la santé financière de la Jirama, les subventions accordées par l’Etat ont déjà baissé de 450 milliards d’Ariary en 2017 à 209 milliards d’Ariary pour cette année 2018.
Transition. Malgré ces améliorations, la Jirama est encore loin de l’indépendance financière. D’après son DG, Olivier Aimé Jaomiary, la hausse des tarifs est inévitable. Pour ce mois de janvier, cette révision est de 8,5% pour les industries, suivant une convention établie. « Pour les petits usagers qui consomment moins de 25KWh par mois, le tarif reste inchangé à 141 Ariary par KWh. Ce tarif est subventionné. Pour la classe moyenne qui consomme plus de 25KWh, on a supprimé cette subvention et le tarif de l’ancienne deuxième tranche s’applique à l’ensemble de la consommation », ont expliqué les dirigeants de la Jirama. A noter que d’après la loi en vigueur, la révision de tarifs d’eau et d’électricité devrait être appliquée deux fois par an, soit les mois d’avril et d’octobre, en se référant au taux d’inflation. Et pourtant, cette révision n’a pas été appliquée depuis 2007. C’est ce qui explique cet écart entre le prix véritable et les tarifs appliqués, d’après les explications. « Le tarif d’électricité pour les industriels appliqué à Madagascar est le deuxième tarif le plus faible en Afrique, après celui de l’Ethiopie », a affirmé le PCA de la Jirama. Avec le plan de redressement, la vérité des prix est appliquée petit à petit, grâce à l’ajustement des tarifs et surtout à la réduction des coûts de production d’électricité. D’après le bilan présenté hier, la production hydroélectrique de 110MW et la production des centrales thermiques utilisant le fioul lourd, atteignant 165MW suffisent largement pour répondre à la demande d’Antananarivo qui est de 230MW en heure de pointe. Néanmoins, la Jirama a encore gardé ses unités de production fonctionnant au gas-oil, en cas d’extrême nécessité. Par ailleurs, des exploitations hybrides sont déjà lancées, notamment à Maevatanàna où s’opère le projet pilote.
Antsa R.