
Inde, France, Kenya, Royaume Uni, Brésil, le film « Tavela » a fait le tour des cinq continents. Ce film documentaire reflète la tradition malgache : le Morengy, un sport traditionnel pratiqué dans la partie septentrionale de l’Ile. Réalisé par Geoffrey Gaspard, un jeune homme venant de Diégo-Suarez, de 24 ans, “Tavela” sortira officiellement l’année prochaine.
25 jours de tournage et 6 mois de montage, “Tavela” est le premier film documentaire que Geoffrey Gaspard a réalisé. Relatant tradition malgache en général, il raconte la vie des fanôrolahy, les boxeurs traditionnels dans la partie Nord de la Grande Île. Ces combattants qui n’ont pas peur de se défigurer pour gagner leur vie. Ces guerriers qui espèrent gagner leur vie en serrant les poings. Bref, un fanôrolahy doit être prêt à tout pour sa famille. « Le Morengy, un art de combat populairement pratiqué dans le Nord de Madagascar connaît un changement qui permet aux jeunes villageois de sortir de la misère », a avancé le réalisateur. En outre, Geoffrey illustre que la pratique du vrai morengy se fait rare. « Les fanôrolahy s’entraînent plus dans des disciplines comme la boxe thai ou le karaté pour ainsi utiliser les techniques dans un combat de morengy. Il est confronté à une évolution des techniques de combat». L’art de combat ancestral est en train de changer et risque peut-être de disparaître. L’auteur explore comment cette transition culturelle s’opère. Le réalisateur ne cache pas son inquiétude. Le morengy est une tradition ancestrale qui disparait au profit de la mondialisation. Grâce à “Tavela”, Geoffrey a gagné une mention spéciale au festival Africlap en Août 2019 à Toulouse et a été sélectionné dans des festivals à Londres, au Kenya et à Madagascar. Du 23 septembre au 9 octobre dernier le BRICS Film Festival en était à sa 4e édition. Geoffrey, diplômé en cinématographie de Whistling Woods International à Mumbai, a été sélectionné pour représenter l’Inde à travers son école. « Mon film a été un élément pour ma sélection à ce festival où je représente l’Inde. Dans cette sélection au BRICS Film Festival, les pays Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud ont été représenté par deux élèves qui étudient dans des écoles dans leurs pays respectifs. Nous étions donc 16 étudiants à participer à cette résidence cinématographique. Nous faisions un film documentaire à Rio de Janeiro ensemble, avec pour but de le présenter à la fin du film festival. J’ai donc eu la chance d’être sélectionné à ce prestigieux évènement pour représenter l’Inde. Étant d’origine indienne mais aussi malgache, c’est une fierté et une richesse d’utiliser le cinéma pour effacer les frontières. C’est une opportunité que je prends pour faire la promotion de Madagascar au Brésil également ». En projetant “Tavela” dans divers festivals de films à travers le monde, le jeune réalisateur a constaté que le public a « apprécié le film et constate de la réalité des fagnorolahy d’Antsiranana ». Geoffrey a débuté dans le 7e art avec son premier clip musical “Happy we are from Diégo-Suarez” en 2014. Il a repris la musique de Pharell Williams “Happy” et a suivi la tendance internationale de montrer sa ville et d’en être fier en dansant. L’œuvre a eu de nombreux commentaires positifs qui lui ont donc inspiré et incité à poursuivre des études de cinéma. Pour Geoffrey, le cinéma est une excellente mais challenging plateforme pour raconter des histoires malgaches.
Iss Heridiny