
On s’attendait au pire. Mais finalement la taxe Trump, même si elle aura des conséquences dommageables à certains égards, pourrait être mise à profit pour garder la compétitivité de Madagascar au niveau du commerce international.
La guerre commerciale annoncée par Donald Trump s’est visiblement atténuée. Du moins pour certains pays puisque, au lieu des 47% annoncée au début, les tarifs douaniers sur les produits en provenance de certains pays, notamment africains sont fixés à 15%
Victoire
Madagascar figure parmi les pays africains qui bénéficient de cette mesure d’assouplissement que les autorités nationales qualifient de victoire de la diplomatie économique menée de concert par le ministère des Affaires Etrangères, le ministère de l’Economie et des Finances, le ministère de l’Industrialisation et du Commerce, l’Ambassade de Madagascar à Washington ainsi que l’administration douanière. « Nous sommes satisfaits des résultats obtenus et les efforts entrepris par les différentes nationales concernées par ce dossier ont porté leurs fruits » explique le ministre de l’Industrialisation et du Commerce, David Ralambofiringa. Une manière d’expliquer qu’il y a encore beaucoup d’opportunités à saisir pour maintenir et même accroitre la compétitivité de Madagascar sur le marché américain.
AGOA
Le maintien de la compétitivité est d’autant plus possible dans la mesure où la plupart des pays africains susceptibles de concurrencer Madagascar sont soumis à ce même tarif de 15%. On peut citer, entre autres, le Leshoto, le Malawi, le Mozambique, Maurice…Alors que d’autres pays notamment asiatiques sont lourdement taxés. Par exemple : le Cambodge (19%), le Vietnam (20%), le Laos (40%), la Malaisie (19%)…. Pour en revenir au continent africain, seule une poignée de pays comme le Sénégal, le Gabon, ou encore le Kenya bénéficient d’un tarif préférentiel de 10%. Pas beaucoup de concurrents à craindre, en tout cas au niveau de ces pays qui bénéficient du taux préférentiel de 10%. A l’exception, peut-être, du Kenya dont le textile, pourrait être considéré comme une menace pour Madagascar. Il est cependant à noter que Madagascar bénéficie de l’AGOA qui ne prendra fin qu’en septembre. En ce qui concerne, la filière vanille, l’autre produit phare de l’exportation malgache, elle bénéficie d’une exemption tarifaire spécifique.
Efforts
Quoiqu’il en soit, les autorités nationales entendent multiplier les efforts pour appuyer le secteur privé à faire face à cette nouvelle donne du marché américain. Le ministère de l’Industrialisation et du Commerce et le ministère de l’Economie et des Finances renforcent par exemple le dialogue public privé, pour permettre aux opérateurs économiques d’être plus compétitif. Des initiatives sont également entreprises pour diversifier les marchés et réduire ainsi la dépendance envers les Etats-Unis surtout pour le textile et la vanille et viser d’autres marchés comme l’Europe et la Chine. Concernant plus particulièrement la vanille, un projet de transformation locale du produit fait son chemin au niveau du MIC. Une idée qui pourrait permettre au pays de capter la valeur économique de la filière vanille et de défendre ses de défendre ses intérêts face aux acheteurs internationaux. Mais également et surtout de collecter encore plus de devises étrangères puisque les extraits, aromes et poudres de vanille valent largement plus chers que la gousse de vanille. Des efforts sont, par ailleurs entrepris pour orienter les entreprises vers le marché local, notamment à, travers le développement d’unités industrielles de taille moyenne comme celles du projet ODOF.
R.Edmond.