Depuis la formalisation des taxis-moto, en intégrant le secteur du transport dans la ville d’Antananarivo, l’informel inonde le secteur au détriment des opérateurs dits réguliers, asphyxiant déjà la filière.
Interdits pendant plusieurs années en dépit d’une présence massive sur le terrain en opérant dans l’informel, les taxis-moto ont fini par être autorisés à intégrer le secteur du transport urbain à Antananarivo, suite au vote favorable du conseil municipal en 2023. Ce, après plusieurs rejets dudit conseil municipal et autant de tentatives infructueuses d’obtenir une autorisation d’opérer. Depuis cette formalisation, le secteur reste à parfaire, en dépit de l’existence d’associations et autres structures similaires pour représenter les opérateurs en activité dans ce milieu. Une assemblée générale est en gestation, avec l’implication de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) et des taxis-moto en activité dans la capitale. Une étape importante dans le processus de légalisation des taxis-moto. Depuis quelques semaines, des représentants de la CUA ont procédé au recueil d’informations à propos des représentants des taxis-moto auprès de chaque stationnement autorisé.
Double avantage
En attendant, le secteur reste inondé par l’informel. Stationnement sauvage, conduite dangereuse, insécurité, des milliers de taxis-moto opèrent dans l’illégalité, au détriment des opérateurs réguliers qui s’acquittent des divers impôts, droits et taxes auprès de l’administration. La situation commence déjà à asphyxier le secteur dans la mesure où les taxis-moto informels ont une plus grande marge de manœuvre dans la fixation des tarifs par rapport aux informels qui ont des charges largement moindres. « Tous les taxis-moto qui ont plus de 3 ans d’existence ont débuté dans l’informel, mais une partie a choisi la voie de la légalité après avoir été autorisés à opérer. D’autres, venus plus tard, ont également choisi d’intégrer le secteur formel. Ils ont le droit d’être protégés », indique un opérateur dans le secteur des taxis-moto qui a préféré requérir l’anonymat. Selon lui, la mise en place d’une véritable structure de coordination et de contrôle permettrait de mieux assainir le secteur, et de distinguer les réguliers des clandestins. Une formalisation qui présente le double avantage d’assurer une meilleure qualité de service aux clients, et de contribuer à augmenter les recettes de la commune.
Hanitra R.