L’air de rien, les motocyclistes qui offrent des services de transport en scooter, se regroupent près de la maison de verre (bâtiment qui abrite le Sénat) à Anosy. Ils démarchent la clientèle à cet endroit qui leur sert désormais de station. Ce nouveau service de transport est apparu dans la Capitale il y a un peu plus d’an, et connaît une certaine croissance quoique l’activité reste illégale. Pour un court trajet, le tarif en vigueur est de 2.000 Ariary d’après ce que nous a raconté l’un de ces conducteurs de scooter. Toutefois, comme pour les taxis ville habituels, le tarif de la course peut être négocié et ne dépend que de la capacité du client à marchander.
Exercer dans l’illégalité. Ces conducteurs de scooter n’ont pas pour l’instant l’autorisation de monnayer leur service de transport. Ce qui ne les empêche pas pour autant d’exercer leur activité tranquillement sans s’inquiéter d’une éventuelle sanction des autorités. « Nous sommes ici depuis plus d’un an et nous n’avons jamais eu droit à une seule remarque des autorités du quartier » a affirmé l’un d’eux. « Nous sommes conscients que c’est illégal puisque les deux roues n’ont pas encore le droit de transporter des passagers à titre de transport public ; mais nous devons aussi trouver de l’argent pour survivre et c’est l’unique activité qui nous convient bien pour l’instant » a ajouté ce dernier.
Des courses en dehors d’Antananarivo. Lorsque nous avons interrogé ces taxis scooter sur la limite de leurs trajets, ils nous ont dit qu’il leur est déjà arrivé de transporter des voyageurs d’Antananarivo à Antsirabe. « Notre seule limite, c’est l’insécurité. Pour les longs déplacements, nous ne transportons que nos plus fidèles clients pour des raisons de sécurité », ont-ils expliqué. Avec ou sans autorisation, ces nouveaux taxis commencent à gagner du terrain dans la capitale. Sans aucune promotion, ces motocyclistes parviennent à se faire une clientèle via le bouche-à-oreille et arrivent parfois à faire plus de vingt courses en une journée. « Ceux qui sont au courant de notre service viennent nous approcher ici ou nous téléphonent pour que nous passions les prendre à un point de rendez-vous, c’est ainsi que les clients font appel à nos services » nous ont-ils conclu.
Anja RANDRIAMAHEFA