Le lancement officiel de la chaîne Novegasy sur Canal+ s’est tenu hier au Canal olympia Andohatapenaka. Cette chaîne est destinée à la population malgache, en général, et aux amateurs de septième art, en particulier.
Entre 2015 et 2018, Novegasy n’était qu’un projet. Période de tâtonnement pour certains, phase de lancement pour d’autres, ces trois années ont été une période charnière pour cette chaîne qui est désormais définitivement incluse dans le bouquet Canal+.
En 2015, les initiateurs du projet désiraient mettre en avant le cinéma malgache. C’est ainsi que « la semaine malgache » fut créée. Durant une semaine, Novegasy a diffusé des films, des documentaires et des reportages malgaches. Le succès de cette opération auprès des abonnés a conduit l’équipe, pilotée par la directrice générale de Canal+ Madagascar, Onjatiana Razafindrakoto, à renouveler l’expérience l’année suivante, puis deux fois de suite en 2017. En parallèle, des dialogues ont été engagés entre le responsable et les producteurs de films malgaches afin de pouvoir diffuser les productions de ces derniers. En 2018, durant deux mois, Novegasy avait diffusé des films malgaches. En 2020, dès cette semaine, cette chaîne à vocation culturelle diffusera quatre séries et feuilletons malgaches, à savoir « Wisa », « Famille Rahadala », « Anjara Diso » et « Safelika ».
Madagascar a beaucoup de potentiel, aussi bien sur les plateaux de tournage que sur le capital humain qui permet un casting diversifié. L’expérience avec Canal+ est une aventure humaine enrichissante et pleine de vie, avec une ambition commune, celle de restaurer la première industrie du cinéma à Madagascar.
Apporter un nouveau souffle. Lors de son allocution, la ministre de la Communication et de la culture, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, a admis que « le cinéma malgache (…) a accusé un retard de plusieurs décennies ». Et elle d’ajouter « (…) Et nous en sommes parfaitement conscients, au niveau du ministère de la Communication et de la culture. Il faut l’avouer, cette discipline a essayé de fonctionner tant bien que mal par elle-même sans avoir réellement été accompagnée par le pouvoir public ». Malgré les talents dont regorge la Grande île, le monde du cinéma malgache est maigrement assisté par les autorités. Pourtant, il est un moyen efficace pour transmettre et faire connaître la culture malgache. « Face à cette situation, le ministère dont je suis en charge s’est engagé à mettre en place les structures et l’environnement approprié pour que ces productions malgaches puissent évoluer dans de meilleures conditions. Nous avons commencé par la réforme des textes qui régissent le secteur pour mettre en place la structure capable de soutenir l’industrie de manière efficace. Le cinéma malgache doit répondre aux besoins actuels mais doit aussi et surtout anticiper les besoins futurs des canaux de diffusion, d’où l’importance de mettre en place une industrie cinématographique. Nous allons passer par la professionnalisation des différents acteurs du monde de la cinématographie à travers différentes formations », souligne Lalatiana Rakotondrazafy.
En plus d’une politique d’encouragement des jeunes talents du cinéma, le ministère envisage de récompenser les meilleurs acteurs avec le projet « Henjana Award », qui va avoir lieu au deuxième semestre de cette année 2020.
Le cinéma malgache évolue d’une manière exponentielle même s’il rencontre des difficultés dans le domaine de la production. Bon nombre de jeunes se livrent corps et âme pour améliorer la situation. Des productions émergent ici et ailleurs. Cela résulte de la démocratisation des appareils et du matériel qui sont de plus en plus sophistiqués. Les jeunes commencent à s’intéresser au septième art. Néanmoins, les formations restent jusqu’ici quasi inexistantes.
Iss Heridiny