
La commune de Soavary reste dans l’espoir qu’un nouveau bateau sera encore une fois au rendez-vous pour la récupération des derniers rondins de bois de rose qui trainent non loin de l’embouchure d’Ambinanimaroroy. Un habitué des lieux raconte ce qu’il y a au-delà du bois de rose dit aussi bois précieux.
« La commune de Soavary se trouve à environ 150 km de Fort-Dauphin. La route est difficile puisqu’il faut au moins une journée pour y parvenir. Et il y a rarement de transport : une zone enclavée. C’est un petit village et plus souvent, il voit le passage d’un bateau de pêche pour récupérer des rondins de bois de rose ces dernières années. L’acte se passe autour de l’embouchure d’Ambinanimaroroy, et pas plus tard que le 29 décembre dernier, des hommes ont chargé un petit bateau de 300 rondins de bois de rose » a commencé Carlo Vita dans ses témoignages.
Plus de 300 ménages entre les deux fokontany, Soavary et Maroroy, et vivent à la base de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage. Et si l’on ne parle que des langoustes, qui sont un des produits phare de la commune, il faut tout un travail pour les pêcher. Avec ce phénomène de bois de rose, la population a trouvé un moyen de se faire de l’argent et très vite : le prix d’un rondin est entre 50 000 ariary et 80 000 ariary selon la coupe et selon la taille. Une très belle somme même si la langouste se vend à 10 000 ariary le kilo sauf que pour faire de l’argent, il faut attendre les collecteurs. « Il y a eu des collectes successive de bois de rose en 2013 et c’est devenu de plus en plus rare en 2014. La population du coup n’a plus assez d’argent pour assurer ses vivres. Une famine est à craindre car une bonne partie des habitants se sont investis dans l’exploitation de bois de rose qu’ils ont quitté l’élevage et l’agriculture surtout » a-t-il précisé.
Au quotidien. Le revenu annuel des habitants tourne autour des 300 000 ariary. Il n’y a pas de marché local et le troc gagne plus d’espace. S’il y a une activité de vente, les vendeurs procèdent au porte-à-porte pour faire écouler leur produit. Parmi les produits essentiels, il y a donc les produits de première nécessité, les besoins des enfants à l’école. Pour ce qui est des activités de loisirs, le village n’en dispose pas. « La rencontre entre amis ou d’autres échanges peuvent avoir lieu mais pour des activités de loisirs bien précis, il n’y en pas là, bas », a annoncé Carlo Vita pour clore ses propos.
Propos recueillis par Prisca R