
Sandales, mocassins, savates, ballerines,… le « vita malagasy » commence à convaincre les citoyens. Bien entendu, les confectionneurs s’en réjouissent. À chaque événement festif, ou encore cérémonie nuptiale, des clients ne viennent pas pour simplement lécher les vitrines, mais pour s’en procurer.
La vente ne se fait pas uniquement sur place, les habitants dans les régions sont également des clients fidèles. Dera, un artisan qui venait d’ouvrir sa petite entreprise en est témoin. Ayant créé sa société en septembre 2023, le jeune homme voit son chiffre d’affaires monter en flèche en l’espace d’un an. « J’ai galéré pendant cinq ans. J’étais à deux doigts de tout laisser tomber surtout pendant la crise sanitaire… C’était aussi une période durant laquelle j’ai pu peaufiner mes inventions… Aussitôt, j’ai créé ma page Facebook. Maintenant, je peux dire sans prétention que je vis bien. J’ai des clients dans les provinces. Ils font des commandes sur mesure. Ensuite, j’envoie les produits par colis », raconte-il.
Variant entre 50 000 et 400 000 ar, le prix est fixé en fonction de la disponibilité des matières. Ce recours à l’artisanat malgache provient de diverses raisons. Sans parler du regain du nationalisme voire du protectionnisme, le design séduit le cœur des compatriotes. En effet, le style et la qualité des kiraro ont connu une évolution exponentielle ces 10 dernières années. Esthétique pour certains, futuriste pour d’autres, la créativité dépend de l’inspiration du cordonnier. Outre plus, la résistance s’avère un critère. « C’est souple et léger. Je les achète dès que j’ai l’occasion », dixit Joël Pélin, un amoureux des souliers made in Madagascar. Actuellement, la création malgache quitte le stade de l’art en vitrine à l’aéroport. Elle progresse, et son authenticité attire l’œil des étrangers.
Iss Heridiny