
Le gouvernement qui doit assurer la sécurisation des opérations électorales appelle au calme.
La tension monte dans certains districts au fur et à mesure que la CENI publie les tendances des résultats des Législatives du 27 mai dernier. En effet, après Toamasina, Mahajanga, Maroantsetra, Bekily, Bealanana, Sakaraha et Belo Sur Tsiribihina, l’atmosphère commence à chauffer dans le district d’Ambilobe. A Toliara II, la situation a dépassé l’entendement car le bureau de la Commission Electorale du District (CED) et celui du SRMV (Section de Recensement Matériel des Votes) a été incendié. Des dossiers électoraux étaient partis en fumée. « L’incendie n’aura pas d’impact sur le traitement des résultats des Législatives dans la circonscription de Toliara II. », a rassuré Fano Rakotondrazaka de la CENI. L’enquête est en cours pour identifier les éventuels responsables ou commanditaires de l’incendie. Hier même, le Premier ministre a présidé à Mahazoarivo une réunion des membres du gouvernement en charge de sécurité, avec comme ordre du jour, la situation sécuritaire postélectorale. La réunion a constaté que « certains candidats contestant les tendances du résultat du scrutin projettent d’organiser des manifestations pouvant engendrer des troubles à l’ordre public. » Le Premier ministre Ntsay Christian a condamné ce qu’il qualifie de « acte de déstabilisation » et a lancé un appel pour que les parties prenantes à l’élection et les citoyens fassent primer le « respect du calme et de l’ordre public ».
Risque de généralisation. Par ailleurs, le Premier ministre a rappelé qu’eu égard aux éventuels contentieux électoraux, « seule la HCC est habilitée à statuer en dernier lieu sur les doléances relatives à l’élection ». Le gouvernement exhorte tous les candidats et leurs partisans d’opter pour les voies de recours prédisposées par les lois en vigueur. Malgré cet appel au calme du gouvernement, la situation semble faire tâche d’huile. Le basculement surprenant des résultats électoraux dans certaines circonscriptions électorales alimente les suspicions des fraudes et de détournement des voix. En tout cas, il appartient au gouvernement, par le biais des représentants de l’Etat sur place, d’assurer la sécurisation des opérations électorales. Le traitement des résultats fait encore partie de ces opérations électorales. Les chefs de district en sont en charge au niveau de leurs circonscriptions en tant que présidents de l’Organisme Mixte de Conception (OMC). Au niveau des préfectures et des préfectures de police, la tâche incombe aux préfets. La réunion qui s’est tenue hier à Mahazoarivo était celle de l’OMC national. Présidée par le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, le ministre de la Justice, le ministre de la Défense nationale, le ministre de la Sécurité Publique et le secrétaire d’Etat chargé de la Gendarmerie y étaient présents.
R. Eugène