
Les tensions et les violences qui ont agité le campus d’Ambondrona récemment puisent leur origine de problèmes de bourses impayées, mais également de difficultés de « vivre ensemble » (au sens anthropologique du terme), notamment à cause de considérations ethniques.
Tout a commencé avec la revendication des bourses impayées (du mois de septembre au mois de décembre 2017), ainsi que l’établissement d’une connexion wifi-laquelle si elle existait était de piètre qualité. A ces revendications pour le moins légitimes vint s’ajouter l’exigence de la démission d’un haut responsable au sein de la filière « Géologie Paléontologie Muséologie ». Pour manifester leur insatisfaction et exprimer leur colère suite à ce qu’ils appellent la non-satisfaction de leurs revendications, des membres du Bureau des étudiants de l’Université de Mahajanga (Bédum) ont commencé à ériger des barrages à l’entrée de l’université. Pourtant, des promesses quant au paiement proche des bourses des mois de septembre et d’octobre ont été émises par les responsables concernés.
Différents et différends. C’est là que les divergences d’opinion ont eu raison du « vivre ensemble » des étudiants, car certains ont été calmés par cette promesse et ont décidé de reprendre les cours. Tension et frustration aidant, les étudiants du Bédum et du Conseil exécutif des étudiants(Cee) en sont venus aux mains. Mais d’autres causes-faiblement relayées-sont également entrées en jeu, celles d’ordre ethnique- « ayant notamment opposé les originaires de la région Sofia, les étudiants du Sud-Est et ceux de Toliara », selon les dires de William, un étudiant. Des considérations ethniques incitant à la haine qui en principe, devraient être dépassées actuellement…Mais qui demeurent pourtant humainement et empiriquement compréhensible, car de la théorie à la pratique, il y a tout un monde ! De leur côté, les autorités ont essayé de calmer le jeu, avec plus ou moins de résultats. La ministre Monique Rasoazananera et le ministre des Travaux publics Eric Razafimandimby sont en effet venus dans la Cité des Fleurs pour rencontrer les autorités locales concernées, dont le préfet de la ville Fitiavana Lahiniaina Ravelomahay, à l’Hôtel Roches rouges et les étudiants, premiers concernés, sur le terrain.
Luz R.R