
Le maire Lalao Ravalomanana a obtenu l’appui du conseil municipal dans son bras de fer avec le pouvoir central.
Comme il fallait s’y attendre, le Conseil municipal a voté hier le budget rectificatif et le nouvel organigramme de la Commune urbaine d’Antananarivo. 33 conseillers municipaux TIM sur 33 ont dit oui aux propositions de l’Exécutif municipal. 14 conseillers municipaux ont dit non. Désormais, il n’y a que deux adjoints au maire, le poste de troisième adjoint étant supprimé de l’organigramme. Patrick Ramiaramanana est donc obligé de plier bagage. A entendre des membres de l’Exécutif municipal, l’ancien organigramme est non seulement source de conflits entre les proches collaborateurs du maire, mais aussi favorise l’empiétement de compétences au niveau des différents responsables. Par contre, les conseillers municipaux n’ont pas pu se prononcer sur la mise en place de la nouvelle commission, dénommée commission chargée des dettes. Considérée comme étant confidentielle et délicate, cette nouvelle commission sera uniquement composée des conseillers municipaux TIM. En fait, la commission chargée des dettes aurait pour mission de liquider les dettes de la commune urbaine d’Antananarivo. Ces dettes qui ont été contractées par les maires successifs s’élèvent à environ 40 milliards d’ariary.
Instrumentalisation. Au dernier moment, l’Exécutif municipal a parachuté hier une autre matière à délibérer, celle relative au transfert de la fourrière d’Anosipatrana au terrain de Tiko à Andohatapenaka. Alors que les conseillers municipaux n’avaient pas entre leurs mains les dossiers y afférents. Le vote a été vite organisé. 30 conseillers TIM ont soutenu la proposition du maire, tandis que 15 dont de l’opposition de Lalatiana Ravololomanana, du Freedom de Lalatiana Rakotondrazafy et de l’UNRRM de Véronique Rajerison, s’y sont opposés. Pour ces derniers, le terrain de Tiko à Andohatapenaka fait encore l’objet d’un litige avec le pouvoir central. Ce litige a pris fin au mois de mai par une décision prise en Conseil des Ministres, qui a exproprié pour cause d’utilité publique les parties du terrain touchées par la construction d’une nouvelle gare routière à Andohatapenaka. Hier, l’Exécutif municipal a réussi à mobiliser les conseillers du parti du maire à s’ériger contre le pouvoir central. « Le Conseil municipal ne doit pas être instrumentalisé. Il ne doit pas servir de bouclier dans un bras de fer avec le pouvoir central », a fulminé la conseillère municipale Lalatiana Ravololomanana.
R. Eugène