La menace qui pourrait concerner la Grande Île n’est plus la guerre ni l’intrusion des ennemis comme à l’époque de la grande guerre. Elle est dite asymétrique et concerne plus un conflit d’ordre interne comme les explosions sociales, les effets de la globalisation, les trafics illicites et le terrorisme. Sur ce dernier point, Madagascar par sa situation économique très compromise et sa frontière réputée passoire devient facilement une plaque tournante des terroristes. Ils y viennent plus aisément et sans beaucoup de formalités. A Ivato, par exemple, il suffit juste de payer pour avoir un visa touriste. Et pour en rallonger, un petit détour dans les îles sœurs suffira pour revenir à Ivato, toujours comme touriste et pour trois mois. La situation est une aubaine pour les Djihadistes et d’autres organisations terroristes pour utiliser la Grande Île comme escale qui pourrait aller jusqu’à 90 jours avant de rejoindre leur destination finale pour y bénéficier une formation. Tout le monde se rappelle le meurtre en février 2006 de Jamal Khalifa, le beau-frère de Ben Laden dans le sud de l’île. Son identité et son appartenance n’ont été connues qu’une fois qu’il est décédé. Il se faisait passer pour un simple touriste. Par la suite, il a investi dans un grand périmètre minier du sud pour le blanchiment de capitaux terroristes. Depuis, les unités d’investigation américaines dont le FBI et le CIA ont compris que la Grande Ile abriterait des terroristes. De sources concordantes et sûres, la vigilance de ces bureaux de renseignements et essentiellement le FBI serait accès surtout sur la partie est de l’île. Maintirano pour l’Ouest, Vangaindrano pour le Sud-Est et Fénérive-Est pour le Nord-Est sont dans leurs collimateurs. La prolifération rapide des écoles coraniques dans ces zones attire l’attention des agents de renseignements qui y surveillent en catimini les flux de personnes. Les régions concernées sont d’ailleurs historiquement islamisées et leurs habitants trouvent de plus normal de voir les hommes avec les barbes, leurs keffiehs et leurs pantalons bouffants dans leur environnement.
D.R