« Rassembler les forces pour pouvoir reconstruire le pays et sauver les Malgaches est l’objectif de tout le monde », a scandé Rina Randriamasinoro, secrétaire général du parti Tiako i Madagasikara, hier. Un appel au rassemblement et à l’unité qui est, d’ailleurs, devenu le leitmotiv du parti de l’ancien président Marc Ravalomanana depuis ce week-end. D’Ampahitrosy, Atsimondrano, à Fianarantsoa, les militants TIM se sont mis au diapason pour jouer avec la carte de l’ouverture politique et de l’unité.
Différentes activités ont marqué la vie du parti durant la fin de semaine. La plus importante était celle organisée à Fianarantsoa. Toujours dans le même objectif de redynamisation de la base pour mieux s’armer aux prochaines échéances électorales, des responsables ont fait le déplacement. C’était l’occasion pour l’ancien candidat à la mairie de la capitale sous l’étiquette TIM de participer à la réunion de la plateforme RMDM organisée dans la capitale de la Haute Matsiatra. Il a ainsi souligné que « la victoire du parti Tiako i Madagasikara sera celle des Malgaches ». Dans la volonté de fédérer les partis de l’opposition, le TIM se lance dans une opération de séduction.
Division. Le parti Tiako i Madagasikara est cependant en proie à la division. Si Rina Randriamasinoro et d’autres membres du parti appellent à l’unité et au rassemblement, les députés de son groupe parlementaire n’ont pas manqué de laver le linge sale du parti en public. Une altercation a eu lieu entre le tandem Fidèle Razarapiera-Hanitra Razafimanantsoa et le groupe parlementaire TIM, dirigé par Fetra Ralambozafimbololona. « Le TIM à lui tout seul ne pourrait pas battre Rajoelina en 2023 », ont indiqué les députés Fidèle Razanapiera et Hanitra Razafimanantsoa. Ils n’ont pas caché leur désir de mettre en place une nouvelle plateforme. Une idée qui n’était pas bien vue par le président du groupe parlementaire TIM. Fetra Ralambozafimbololona a subséquemment mis en garde les deux députés et à fait un rappel à l’ordre au nom de la discipline de parti. Ce problème interne devrait être la première préoccupation du TIM étant donné que le camp d’en face est également déjà en train de se réorganiser pour préparer l’élection de 2023. L’ancien président Marc Ravalomanana a, en effet, déjà donné l’exemple en recevant les anciens du parti, jeudi dernier.
Concertation nationale. « Deux défis attendent le TIM pour l’année et demi à venir : la concertation et l’élection », a continué Rina Randriamasinoro. Une concertation nationale pour résoudre les problèmes socio-économiques, mais surtout pour bien préparer les élections. Toutefois, sur ce dernier point, le régime a déjà fait savoir sa position à travers le ministre de la Culture et de la Communication, le 16 mars dernier. Les propos de Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo sur l’éventuelle réforme du code électoral est une réponse, à peine déguisée, à l’invitation de l’opposition à l’organisation d’une conférence nationale afin d’apporter des modifications à ce code pour une élection transparente et acceptée par tous. « Tout le monde, ceux qui étaient au pouvoir, a apporté des amendements sur les textes régissant les élections. Tous sauf le président Andry Rajoelina. Il est le seul à oser déclarer qu’il ne va pas toucher à la loi sur les élections », a-t-elle souligné.
Julien R.