
L’opposition entend faire descendre dans la rue ses partisans samedi prochain. Une décision qui risque de compromettre la trêve politique de fin d’année.
Troisième manifestation avant-hier au Magro Behoririka pour l’opposition depuis les Communales du 27 novembre. « La prochaine manifestation ne sera plus tenue sur ce lieu. L’endroit nous sera incessamment communiqué. », a déclaré le candidat du TIM (Tiko I Madagasikara) aux Municipales d’Antananarivo Ny Rina Randriamasinoro. Les partisans ont manifestment répondu présent, samedi dernier, à l’appel à une grande manifestation lancée par le TIM, le RMDM (Rodobeny Mpanohitra ho any Demokratia eto Madagasikara) et le MCFIE (Mouvement des Citoyens contre les Fraudes et Irrégularités Electorales). Les discours successivement prononcés par Rakotomalala Henri dit Riri Be, Christian Tabera, Edouard Tsarameha, Paul Mpody et Ny Rina Randriamasinoro ont confirmé la position de l’opposition par rapport aux dernières Communales. Une position qui dénonce des fraudes et des irrégularités qu’ils auraient constatées sur toute l’étendue du territoire national. La question qui se pose est de savoir où se tiendra la manifestation du samedi 28 décembre. Sur la Place du 13 Mai ou à Mahamasina ? En tout cas, des éléments des forces de l’ordre ont été stationnés aux alentours du Magro samedi dernier, afin de veiller à l’ordre et à la sécurité publics.
Cheval de bataille. Outre la dénonciation des fraudes électorales, les orateurs de l’opposition ont galvanisé leurs partisans sur la loi relative à la lutte contre les violences basées sur le genre. Une loi qui continue de faire l’objet de polémiques aussi bien au sein de la classe politique qu’au sein des églises de Madagascar. En témoigne la déclaration du président de la FJKM, le pasteur Irako Ammi Andriamahazosoa (voir notre édition du 21 décembre). Cette loi est devenue le nouveau cheval de bataille de l’opposition. Dans son intervention, le député Fidèle Razara Pierre a réitéré au Magro Behoririka que, selon lui, la nouvelle loi ouvre une porte au « mariage pour tous ». Contre les accusations, les membres du bureau permanent de l’Assemblée nationale, dirigés par la présidente Christine Razanamahasoa, ont démenti l’affirmation selon laquelle les députés ont voté une loi légalisant l’homosexualité à Madagascar. A noter qu’aucun des 22 articles de ladite loi n’autorise, en effet, l’union entre deux personnes de même sexe. La loi condamne cependant les violences faites aux enfants, aux femmes et même aux hommes, et condamne également les rapports sexuels non consentis. Durant le week-end, le gouvernement, à travers son porte-parole Lalatiana Andriatongarivo, a également réitéré que la loi sur la lutte contre les violences basées sur le genre vise à protéger les femmes et les enfants victimes d’abus et que ce texte législatif n’autorise en aucun cas le « mariage pour tous ». « La loi en vigueur à Madagascar prévoit d’ailleurs qu’un mariage est fait entre un homme et une femme. », rappelle le communiqué du gouvernement. En tout cas, force est d’admettre que l’opposition se prépare à tenir une manifestation à haut risque samedi prochain. Une manifestation qui ne serait pas autorisée par le préfet de police, premier responsable de l’ordre et de la sécurité publics à Antananarivo en tant que président de l’OMC (Organisme Mixte de Conception).
R.Eugène