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lundi, juin 23, 2025
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Tino S.L.I.M Jah : Le vétéran aguerri du rap gasy

L’ un des parrains du rap m’rôky!

Actuellement, il ressent une certaine fierté, même s’il ne l’exprime pas ouvertement. Cela ne veut pas dire qu’il a entièrement pris sa retraite. Les artistes de son genre n’abandonnent guère leur passion. « Je continue à composer. Mais, là j’attends le moment propice pour revenir… Peut-être ! », dit-il avec le sourire. Ce «Peut-être» marqué sur son visage signifie beaucoup de choses. En vérité, il confirme en quelque sorte qu’un artiste n’est jamais à la retraite. Mélomane, beatmaker, producteur ou encore auteur, est avant tout un rappeur qui a bercé la génération 1990. Lui c’est Tino connu sous le nom de S.L.I.M Jah, pas le membre de 18,3 mais celui du collectif Slim Deogi.

#Le chemin vers l’Hip-hop

Né à Antananarivo, Juliano T. Velonjara à l’état civil a grandi au bord du Sambirano avant de vivre dans la ville de Varatraza. En revanche, il n’est pas du genre à suivre où le vent l’emmène… Dès son jeune âge, il nageait à contre-courant. Nourri de diverses influences musicales écoutées par son paternel, Tino a facilement absorbé toutes sortes de notes. Cependant, le rap l’a rapidement séduit. La grosse caisse du boom bap, les mélodies de Tupac Shakur, les samples à la 90’s des « DJs ricains », l’ont vivement porté à prendre le microphone pour exprimer sa rage. La réalité du ghetto racontée par Notorious Big, la fluidité de flow d’Eminem, l’attitude «gangsta» de Coolio ainsi que la plume fine de Mc Solaar ? Ces influences l’incitent à griffonner son tout premier couplet et remplir des feuilles vierges. En 2003, il venait juste d’ avoir 21 ans. Il décide de tracer son itinéraire musical en fondant avec ses copains, notamment Scarlah, Jiga et Max Styl, le collectif Slim Deogi. Ensemble ils sortent l’un des classiques du rap diegolais, Jamalaiñy, puis enchaînent avec Tsaiky Bike-Bike. Le public antsiranais a enfin ses rappeurs préférés. À cette époque, pour se démarquer, il est impératif de conquérir la capitale. Les membres du groupe joindront l’utile à l’agréable. Après avoir décroché leur bac, ils atterrissent dans la Ville des mille afin de poursuivre leurs études universitaires. Une fois sur place, ils fondent le label Ambohipo Bordel City, avec K’Ala Nord, puis le clan Ampsy’Dyh. Composé de 12 paroliers talentueux, l’équipe réussit à se faire adouber par les rappeurs des Hautes Terres Centrales. En outre, leur succès est dû au morceau Maman’i Zanako. Narrant un homme quitté par sa femme faute de moyen, le titre a tout de suite été propulsé en haut du classement des hits. L’instrumental mélancolique a été composé par S.L.I.M Jah. « J’allais à la fac, et je croise K’Ala et Enemy sur mon chemin. Ils m’ont dit, nous allons enregistrer une chanson. Je les ai accompagnés. Ils m’ont dit que je composais la mélodie. Je l’ai fait avec une playstation. Enemy voulait que je pose un couplet, mais je n’étais pas dans le thème. Donc, ils l’ont fait. Moi, je les ai assistés. Je ne savais pas que Maman’i zanako aurait une telle ampleur. Ça a cartonné ! Partout où je vais, j’entendais le refrain. J’étais content. Mes gars ont assuré sur l’instrumental que j’ai arrangé de mes propres mains », s’en souvient-il comme si c’était hier.

De Gauche à droite, S.L.I.M Jah et son frère de son K’Ala Nord.

#Le seul qui a cru en Big MJ

S.L.I.M Jah, au-delà de son habileté et sa plume aiguisée, est aussi un détecteur de potentiel. À Ambohipo, il entretenait une relation amicale avec Big MJ. En réalité, ce dernier était le petit frère qui se promenait aux côtés de ses aînés. Ils effectuaient des tournées, allaient en studio. « En 2009, Big et Jerry Marcoss partagent la scène à l’occasion de la fête de l’association FITEFA qui a eu lieu à Ampefiloha. L’organisateur a exigé que le concert soit joué par des musiciens. Il était un peu stressé. Alors, nous avons constitué un groupe d’orchestre. Nous étions cinq, moi au clavier, et des amis à la basse, à la guitare. Nous avons répété pendant une semaine. Le jour J, Big MJ a émerveillé le public présent. Derrière, j’ai senti qu’il irait loin. Voilà, actuellement notre frangin a pris de la hauteur », a-t-il témoigné.

En somme, le parcours de ce rappeur est jalonné de succès et de lutte. Ses empreintes demeurent dans les paroles des artistes de la nouvelle école. Joie, amertume, revendication identitaire, unité nationale, lutte contre l’injustice, abus du pouvoir sont les thèmes souvent abordés par cet artiste éclectique. S.L.I.M Jah était visionnaire ; il avait déjà anticipé l’avènement des nouveaux rythmes comme le trap et la drill. Ce personnage a également lancé les carrières des benjamins lorsqu’il séjournait à Antsohihy. À présent, ses fans attendent toujours son retour !

Iss Heridiny

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