
Hyacinthe Ramaroson, président de l’Association des cybercafés amis des enfants ne recule devant rien, même les pertes qu’il accumule depuis qu’il a signé le code de conduite des cybercafés en faveur de la protection des enfants dans son cybercafé. Avec 14 propriétaires de cybercafés, ils ont fondé ensemble l’association des cybers amis des enfants dont le but principal est de réduire les risques d’abus et d’exploitation des enfants par l’internet sans toutefois les empêcher de s’informer en ligne. Des actions distinctes sont inscrites dans le code de conduite affiché dans le cyber même : la mise en place d’ordinateurs filtrés pour empêcher les enfants à naviguer sur des sites dangereux, la sensibilisation des enfants à travers les visuels. « Cela n’a pas été facile comme les cybers disposent des box fermés pour respecter l’intimité des clients. Mais depuis aout 2019, ces box sont interdits aux enfants moins de 18 ans qui sont orientés vers des ordinateurs en plein air et filtré », explique Hyacinthe Ramaroson, optimiste quant à son application malgré la réduction de recettes qu’il a dû affronter. « C’est un investissement de protéger les enfants. Moi-même je suis un père de famille alors je me sens obligé de le faire aussi pour mes propres enfants », explique-t-il.
Beaucoup d’enfants ont dû rebrousser chemin après avoir pris connaissance de ces règles dans les cybercafés amis des enfants, ce qui a eu un impact sur leur recette mais ils sont tous optimistes que la mentalité va changer petit à petit. « Cela ne me fait rien de me connecter sur un poste ouvert. Je pense que les enfants doivent être quand même surveillés. D’ailleurs, la première fois que je suis venu ici, j’ai bien écouté les consignes du gérant et je suis étonné que l’internet pouvait être un danger pour les enfants », lance Sylvio, 13 ans venu avec ses 3 copains pour jouer au jeu.
Toamasina est un lieu où les cybercafés fleurissent. Selon le mapping des cybers café réalisée par l’équipe de DRPPSPF, avec l’appui de l’UNICEF, elle a pu en visiter une cinquantaine et les enfants sont parmi les gros clients. 300 enfants par jour fréquentent ces cybers. Pour Hyacinthe, il a recensé 20 enfants par jour lors des vacances d’été mais le chiffre est réduit à moitié après les règlements mis en vigueur. L’adoption du code de conduite des cybers café et la mise en place de l’association des Cybers ami des enfants est un long processus initié par les acteurs locaux et accompagné par UNICEF dans son programme de protection en ligne des enfants. « La démarche comprend la sensibilisation des propriétaires de cyber et des autorités locales sur la protection des enfants contre le danger en ligne, l’organisation d’un atelier en vue de l’adoption du code avec comme marque d’engagement la signature du code par les propriétaires et les autorités , la revue du code de conduite avec les signataires, la sensibilisation des signataires à la mise en place de l’association des cybers ami des enfants, l’appui des membres de l’association par la distribution des affiches et du code signé et encadré, et l’appui des signataires à la sensibilisation des autres cybers à s’aligner à la cause par la promotion du code de conduite » a expliqué Haingo Rakotonirina, Child Protection Officer de l’UNICEF dans la région Atsinanana.
Recueillis par Anja RANDRIAMAHEFA (Source : Unicef Madagascar)