
Dans un pays où les aides sociales se font de plus en plus nombreuses, nous avons voulu faire connaissance avec les personnes derrière ces associations qui ont à cœur de venir en aide aux plus vulnérables. C’est ainsi que nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Toavina Raphaël Ramanantsoa ; banquier, président de l’ONG Soatoavina et membre d’autres organisations humanitaires.
Toavina Raphaël Ramanantsoa vient d’une famille bien connue dans la haute sphère de la société malagasy. Son grand-père, Raphaël Ramanantsoa était un administrateur civil, et ancien secrétaire général du gouvernement à l’époque du président Tsiranana. Son père, Benjamina Ramarcel Ramanantsoa quant à lui, est professeur à l’Université, un ancien député et ministre. Deux figures familiales que respecte profondément Toavina, qui nous a raconté que ses parents avaient déjà pris cette habitude de venir en aide aux plus vulnérables, tradition qu’il souhaite dorénavant perpétuer en ayant pris la tête de l’ONG Soatoavina. « Je suis conscient de la chance que j’ai d’avoir grandi dans un milieu privilégié. Toutefois, j’aimerais revenir sur le fait que nous venons des zones qu’on appelle aujourd’hui bas-quartiers. A force de persévérer dans les études, ma famille est parvenue à s’en sortir. Néanmoins, je sais combien il est difficile de nos jours de sortir la tête de l’eau quand on ne vient pas d’un milieu aisé. C’est pourquoi actuellement, je consacre beaucoup de mon temps à vouloir aider les personnes vulnérables en essayant d’offrir les mêmes chances à tous », nous a-t-il expliqué au sujet de son engagement. D’ailleurs, il a fait savoir qu’outre les aides humanitaires de l’ONG Soatoavina, un volet insertion sociale et professionnelle est actuellement en cours de préparation.
Les études avant tout. Bachelier en 2002, sortant de l’INSCAE, Toavina Raphaël Ramanantsoa a par la suite poursuivi ses études à l’Université du Québec à Trois-Rivières où il compte décrocher très prochainement un MBA en concentration gestion de projet. Mais bien avant cela, il a également reçu dès son jeune âge, en 1997, le premier prix « Fanilo Miampita », un concours organisé par l’ancien président Didier Ratsiraka pour les jeunes malagasy. Pour ce dernier, les études sont très importantes : « les études et le comportement priment sur la couleur de la peau, l’origine ethnique et autres considérations à caractère racial. D’ailleurs, au sein de ma famille, c’est notre crédo », a-t-il souligné en parlant de la nécessité de s’acharner sur les études. Le jeune Ramanantsoa trouve dommage la société malagasy actuelle où les opportunités ne s’adressent qu’à une couche sociale privilégiée. Aussi, il ambitionne d’instaurer un égrégore pour une justice sociale au pays. « Si chaque personne qui a plus ou moins réussi, aidait son entourage, je pense qu’il y a de grandes chances que la qualité de vie des malagasy s’améliore », a-t-il souhaité en encourageant ceux qui peuvent venir en aide aux personnes vulnérables. Ainsi, pour lui, il était plus que nécessaire de revenir au pays afin de contribuer au développement local. « Suivre des études à l’étranger n’est pour moi qu’un moyen d’acquérir des compétences. Les étudiants peuvent décider de rester là-bas mais dans mon esprit, le choix a toujours été clair : revenir au pays une fois l’expertise recherchée acquise ».
A l’âge de 36 ans, Toavina Raphaël Ramanantsoa a la tête bien sur ses épaules. Banquier à temps plein, président d’une organisation non gouvernementale, marié, père de deux enfants, rotarien, étudiant, fortement attaché à sa famille et à son pays ; rien ne semble le troubler pour avancer dans la vie.
Anja RANDRIAMAHEFA