
Visiblement, l’Amiral Rouge n’est pas prêt à prendre sa retraite politique vu ce qui s’est passé samedi dernier dans la Cité du Soleil.
Le 40e anniversaire de l’AREMA a été célébré samedi dernier à Toliara. L’ancien président Didier Ratsiraka et des barons du parti, pour ne citer que le secrétaire national Simon Pierre et le secrétaire national adjoint pour Antananarivo, le Pr Ange Andrianarisoa, y ont fait le déplacement. Un accueil chaleureux a été réservé à l’Amiral Rouge à l’aéroport d’Andranomena. Après l’aéroport et un long carnaval qui a sillonné le centre-ville, l’ancien président a rejoint l’Espace Père-Barré où il a donné rendez-vous à la population tuléaroise. Dans son discours, Didier Ratsiraka a pour la énième fois mis l’accent sur la nécessité d’une réconciliation nationale. L’Amiral a profité de l’occasion pour dénoncer l’actuelle Constitution de la Quatrième République. « La solution est de quitter ce régime parlementaire en adoptant une nouvelle Constitution. C’est pour éviter le blocage à chaque fois qu’on nomme un Premier ministre. », a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a proposé une CENI autrement composée : « La composition actuelle de la CENI ne favorise pas son indépendance. Chaque district et chaque région devraient avoir deux représentants au sein de cette structure qui n’existe pas dans les grands pays. »
2018. Au cours de ses déplacements dans la Cité du Soleil, l’ancien président est allé jusqu’à remettre en cause l’actuelle Haute Cour Constitutionnelle. « La composition de la HCC doit être également à revoir. L’actuel code électoral présente également des failles. L’utilisation du bulletin unique favorise les fraudes électorales. Le vote électronique serait la solution. », a-t-il martelé. Interrogé par les journalistes sur son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2018, Didier Ratsiraka a été évasif. « L’AREMA est un parti qui a sa place dans l’échiquier politique national. En tant que tel, il est obligé de participer à toutes les élections. », a-t-il répondu. Avant de lancer un appel aux enfants de la Ire, de la IIe et de la IIIe République à se donner la main pour faire sortir le pays de la situation où il se trouve actuellement. L’Amiral Rouge n’a pas manqué de fustiger la situation dans laquelle sont actuellement plongées les compagnies nationales JIRAMA et Air Madagascar. Il a notamment condamné la mesure qui consiste à faire payer 80 euros à chaque passager du vol AirMad qui quitte Tana et Nosy Be. Bref, « Deba » n’a pas ménagé le régime Rajaonarimampianina lors de son déplacement à Toliara.
Recueillis par R. Eugène