Après le PNUD, le BIT et l’Unicef, à son tour, le PAM vient au secours des jeunes (18 à 35 ans) de Toliara1. 1 600 jeunes issus des quartiers et des familles très vulnérables recevront des formations techniques et professionnelles en adéquation avec le marché du travail et de développement des compétences. Objectif: une insertion professionnelle à tout prix en 40 jours ouvrables, équivalents à deux mois d’assistance. Ils ont été sélectionnés suivant des critères de ciblage très sélectifs par le cabinet de consultation Sandratra. Ce dernier est allé au fin fond des Fokontany, interroger les ménages pour traquer les vrais jeunes désœuvrés sans revenus fixes.
Projet original. La formation sur le tas a été priorisée, sur le critère que l’activité permette un débouché en AGR pour les jeunes. L’association du syndicat d’initiative de la Région Sud Ouest (Asirso) accorde 175 postes de stage en insérant les jeunes dans le circuit professionnel (surtout en hôtel/restauration/ secteur tourisme). L’association Malagasy Professionnel de l’Elevage (MPE) accepte 500 stagiaires. Le Lycée Technique (le Centre de Formation Andabizy de la 1re dame) obtient 800 apprenants. Le CITE offre 100 formations.
Une vingtaine de formations ont été retenues : maintenance en informatique, maçonnerie, cuisine, pâtisserie, techniciens événementiels, plomberie, aviculture, apiculture, élevage caprin, création artistique, hôtellerie /restauration/tourisme, transformation fruits/légumes, coupe et couture, coiffure, électrotechnique, ouvrage bois/métallique.
Stratégie d’approche performante. Rien n’a été laissé au hasard. Pour mettre sur pied le « Projet jeunes sur Toliara », PAM-Sandratra s’est référé auprès du Fokontany à la mairie jusqu’à la direction régionale de la jeunesse et des sports (DRJS), et même le parrainage de la Région. Tout a été prévu pour éviter des complications en cours de réalisation du projet jusqu’à créer des comités de ciblage communautaire (CCC), mais aussi des comités de plaintes et de réconciliation, pour suivre les absences et maladies des bénéficiaires. Cette grosse machine technique et administrative va dévorer les 75 % du budget alloué, laissant 25 % pour les centres de formation ou employeurs, qui reçoivent 60 000 ariary comme frais de scolarité par bénéficiaires pour les deux mois.
Après les formations, ces jeunes recevront chacun « des transferts monétaires conditionnels de ariary 3 200/jour» via un opérateur téléphonique money. Montant total ariary 204 800 000 soit ariary 128 000 par bénéficiaire. L’idée de Pam est d’encourager les nouveaux formés à la création d’activités génératrices de revenus (AGR) en guise d’initiation à l’esprit entrepreneurial, sans oublier de pallier à l’insécurité alimentaire dont ils souffraient dans leur milieu.
Charles RAZA
