Etat d’urgence sanitaire oblige. Le président Andry Rajoelina a donné 72h à tous ceux qui sont restés à Antananarivo pour regagner leur région d’origine. Il en est de même pour ceux qui veulent revenir dans la capitale. Du 7 au 9 avril, on a assisté à un grand ballet de taxi-brousses, avec l’orchestration des coopératives.
Huit taxi-brousses de différentes coopératives œuvrant à Tuléar n’ont pas pu prendre le départ pour Antananarivo le mercredi 8 avril à 18h30, pour cause de couvre-feu. Chaque voiture contenait 13 à 20 passagers, selon le tarif convenu entre chauffeur et coopérative. Les passagers, la plupart avec des cache-bouches, avaient attendu depuis le départ normal de 8h du matin jusqu’à 18h, heure de la finition des divers contrôles sanitaires. Les passagers se demandaient pourquoi le départ était si tardif. Finalement, l’Autorité des transport terrestres (ATT) a dû délivrer une autorisation spéciale par voiture avec noms des passagers, leur permettant de voyager sans encombre jusqu’à leur destination respective. En fait, tous ces taxi-brousses au départ de Tuléar étaient les mêmes qui venaient d’arriver l’après-midi en provenance d’Antananarivo, et les chauffeurs n’avaient pas pu se reposer. Les voyageurs des huit taxis-brousses ont été contraints de passer la nuit à la belle étoile. En revanche, leurs motifs « retour à vide » pour taxer le double du prix d’une place, ne tenait pas debout. Mais par manque de voitures, c’était la loi de l’offre et de la demande qui a primé.
Charles RAZA