Une fille de 14 ans avec les yeux chirurgicalement extirpés des globes du côté de l’Université de Toliara. Un autre garçon de 11 ans, retrouvé sans yeux au lycée d’Antaninarenina. Et dire que le jeune Tovonazy, 11ans, albinos, allait suivre le même sort.
Dans un petit village du côté de Manja (RN10), des brigands s’introduisent dans la hutte où habite Tovonazy, un albinos de onze ans, à minuit , le 27 février. La famille crie au secours, mais les voleurs sont déjà loin avec l’enfant. Débute alors une chasse à l’homme, avec l’aide de Dinabe, détenteurs de convention entre communautés locales, qui les emmène à Toliara. Des renseignements les orientent du côté de Besasavy, tout près de l’Université. Un albinos ne passe pas inaperçu. En effet, Tovonazy y est passé, mais trop tard. La gendarmerie prête main forte à la famille. Tovonazy raconte : « Nous avons marché jusqu’à Andatabo (RN7) et de là, une voiture nous a emmenés jusqu’à Andranovory ». La traque de la famille et l’aide de Dinabe avec la gendarmerie continue. L’alerte est déjà donnée. La gendarmerie d’Andranovory intervient le 1er avril et arrête les kidnappeurs, trois hommes et une femme, retrouvés avec le jeune Tovonazy.
Les globes des yeux arrachés. Depuis des années, tous les mois, les Tuléarois entendent toujours « ces globes arrachés ». Selon la version des connaisseurs, ces globes servent « à renforcer les pouvoirs des guérisseurs ». Les globes des yeux sont très recherchés et vendus chèrement. Les guérisseurs sont convaincus que les globes des yeux des personnes blanches sont encore plus puissants, d’où le kidnapping de Tovonazy, albinos.
Charles RAZA