
Des transferts monétaires non conditionnels dénommés « Tosika Fameno », d’une valeur de 100 000 ariary par ménage, ont été attribués à la population affectée économiquement par les mesures de confinement prises par l’Etat.
Cette action entre dans le cadre de la mise en œuvre du Plan stratégique d’urgence sociale Covid-19 par le gouvernement. En tout, près de 189 400 ménages issus de 769 fokontany dans huit districts d’Antananarivo, de Toamasina et de Fianarantsoa en sont bénéficiaires. « Parmi ces bénéficiaires, un peu moins de 100 000 ménages toucheront chacun 100 000 ariary via Paositra Money, une plateforme de service financier en ligne visant à transférer de l’argent via les réseaux des opérateurs mobiles à Madagascar. Nous avons ainsi ouvert un compte Paositra money pour chaque ménage bénéficiaire. Celui-ci va ensuite faire un retrait, et ce avec 0 ariary de frais de retrait. S’il veut transférer une partie de son argent à une autre personne, il n’y a pas non plus de paiement de frais de transaction, quel que soit le nombre des transferts effectués », a fait savoir Richard Ranarivelo, le directeur général de la Paositra malagasy, lors du paiement des transferts monétaires aux ménages issus des cinq fokontany du 5e Arrondissement, bénéficiaires du « Tosika Fameno », qui s’est tenu samedi dernier au lycée technique d’Alarobia. Le Président de la République, Andry Rajoelina, s’est rendu sur place pour exprimer son soutien à la population affectée économiquement par la crise sanitaire.
Sélection des ménages bénéficiaires. Il est à noter que le Fonds d’Intervention pour le Développement (FID), qui assure la sélection des ménages bénéficiaires en travaillant en étroite collaboration avec les collectivités territoriales décentralisées telles que les communes et les fokontany. Pour le cas des cinq fokontany du 5e Arrondissement, entre autres, « il y a eu 7 500 ménages qui se déclarent vulnérables et qui se sont inscrits au sein des fokontany de Soavimasoandro, d’Ivandry, de Morarano, Ambodivoanjo et Alarobia, en répondant aux questionnaires préétablis. Ce jour, seuls 3 750 ménages, soit la moitié d’entre eux, peuvent obtenir le « Tosika Fameno », via Paositra Money ou les autres mobiles banking. Et ce, tout en tenant compte des moyens mis à la disposition de l’Etat », a précisé Rapanoelina Mamisoa, le directeur des Activités post-crises, sauvegarde et fonds d’appui au sein du FID. Mais au niveau de la commune urbaine d’Antananarivo et des 26 autres communes suburbaines, il a soulevé que près de 140 000 ménages affectés économiquement par les mesures de confinement auront chacun 100 000 ariary. Quant à Toamasina et Fianarantsoa, le FID a recensé respectivement près de 25 000 ménages et 20 000 ménages bénéficiaires. Il faut savoir que l’Etat a mobilisé ses partenaires techniques et financiers pour contribuer à cette réponse en protection sociale aux moyens des transferts monétaires et non conditionnels en milieu urbain et suburbain face au Covid-19. On peut citer, entre autres, la Banque mondiale à travers le FID, le Pnud, l’Union européenne, le Pam, l’Unicef, la Croix-Rouge malagasy, le Care et l’Action contre la faim.
Rembourser les dettes. Au lycée technique d’Alarobia, la Paositra malagasy a mis en place 41 caisses afin de faciliter le transfert d’argent aux 2 500 ménages bénéficiaires. « Mais bon nombre d’entre eux ne disposent même pas de téléphone portable. Ainsi, nous leur avons ouvert gratuitement un compte Paositra money via leurs Cartes d’identité nationales ou leurs carnets de fokontany. Il est aussi à rappeler que le dépôt d’argent sera gratuit depuis le 14 avril dernier jusqu’au 31 mai prochain. Et nous ne prélevons aucun frais pour toutes transactions financières », a réitéré Richard Ranarivelo, le directeur général de la Paositra malagasy. Les ménages bénéficiaires n’ont pas caché leur satisfaction face à cette action de l’Etat. « Ces 100 000 ariary seront utilisés pour rembourser mes dettes au niveau de l’épicerie située à côté de chez nous et pour acheter notamment du riz », raconte Ravoniarivelo, une mère de famille résidant à Soavimasoandro. Pour Razaimanana Elmine, une autre mère de famille, elle compte faire un petit commerce de brèdes ou d’œufs pour pouvoir survivre. « Si l’on dépense tout en nourritures, il n’y aura plus rien après, et cela nous fera revenir à la case de départ », a-t-elle expliqué. Quant aux deux autres bénéficiaires interrogés, ils envisagent d’acheter tout de suite du riz et du charbon, avec ces 100 000 ariary issus du « Tosika Fameno ».
Navalona R.