
Les touristes étrangers naviguent beaucoup sur Internet, avant de choisir une destination. Selon l’expert de l’économie digitale, Rija Randriamalalaniaina, Madagascar peut améliorer considérablement sa position, rien qu’avec Google Ads.
A l’heure où presque 80% des touristes utilisent internet pour organiser leurs voyages et 55% des réservations se passent sur internet, les acteurs du tourisme sont de plus en plus conscients de l’enjeu d’avoir un site internet. Par contre, ils sont plus sensibles au design qu’à la visibilité et à la performance, alors qu’un très beau site internet ne sert strictement à rien si personne ne va dessus, d’après Rija Randriamalalaniaina, fondateur de Gasycar.com. « En Europe, les sites internet des hôtels, agences de voyage et compagnies aériennes sont devenus des vrais machines à vendre et à réserver, et ce n’est pas encore le cas pour Madagascar, alors que la concurrence est internationale. Pour la compagnie aérienne nationale par exemple, les logiciels de bechmarking que nous utilisons au quotidien nous permettent de savoir qu’il n’y a aucune stratégie d’acquisition de trafic et de clientèle sur le Web. Google Ads (ancien Google Adwords) est une belle opportunité pour booster la visibilité des sites internet. C’est un programme publicitaire de Google qui consiste à acheter des mots-clés pour se positionner dessus ou de diffuser des annonces ultras ciblés à des personnes intéressés aux services ou produits d’une entreprise », a-t-il expliqué.
Opportunité. Depuis 2017, l’utilisation des mobiles a dépassé celle des ordinateurs au niveau mondial et Google a également lancé un nouveau format de Google Ads. Actuellement, selon l’expert, un utilisateur classique ne distingue plus la différence entre une annonce publicitaire et un résultat « naturel » sur Google. « Si vous recherchez des mots-clés comme « hôtel Antananarivo » par exemple, l’intégralité de votre écran sera occupée par des annonces Google Ads. Cependant, seuls quelques hôtels gérés par des étrangers ou des groupes hôteliers se sont lancés dans ce programme », a-t-il indiqué.
Graves impacts. Les grands hôtels et compagnies aériennes victimes de BrandJacking sur Google, d’après les explications. D’après ses explications, il s’agit d’une usurpation de Marque sur Google, et qui se développe fortement. « La technique consiste à acheter la marque d’un hôtel ou d’une compagnie aérienne pour devancer le propriétaire de la marque en visibilité. Elle est surtout pratiquée par les OTA (Online Travel Agency). Quand vous recherchez un hôtel en particulier par exemple, vous tombez directement sur le site de Booking.com. Presque tous les grands hôtels à Madagascar sont victimes de BrandJacking et paient 20% de commission à Booking.com sur environ 30% des clients qui étaient prêts à réserver en direct. Pour le cas de la compagnie aérienne nationale, environ 20% à 30% des visites du site officiel fuient vers Opodo car ce dernier achète le mot-clé « Air Madagascar », a expliqué Rija Randriamalalaniaina.
Rentabilité et accessibilité. D’après ses dires, Google Ads est avantageux par rapport aux autres supports de communication car il fonctionne au coût par clic. « Vous ne payez que lorsque votre client clique sur votre annonce et visite votre site internet. C’est une bonne opportunité pour tous les acteurs du tourisme : tour opérator, loueur de voiture, guide touristique, hôtels, compagnies aériennes, agences de voyage », a-t-il noté. Contrairement aux « à priori » la campagne Google Ads n’est pas réservée à des grandes structures ou des gros budgets. Il est tout à fait nécessaire de rentabiliser une campagne, peu importe le budget, à condition qu’elle soit gérée par un professionnel expérimenté. Par ailleurs, Google délivre des certifications aux consultants, qui ont suivi ses programmes de formation. La gestion d’une campagne en autodidacte est fortement déconseillée, car le budget risque d’être rapidement gaspillé.
Antsa R.