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mercredi, mai 14, 2025
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Tourisme : « Il faut agir pour sauver ce secteur sinistré », selon Mi Rakotondrahova

TouristeSeulement 150 000 touristes sont enregistrés, jusqu’à maintenant, pour l’année 2015, si l’Etat tablait sur une prévision de 300 000 touristes. De grands changements s’imposent pour sauver ce secteur d’activités. Interview de Mi Rakotondrahova, présidente de l’Association des Agences de Voyages  de Madagascar (AAVM)

Midi Madagasikara. En tant qu’acteur économique, que pensez-vous de la situation d’aujourd’hui, suite choc engendré par la crise au sein de la compagnie Air Madagascar?

Présidente de l’AAVM. La situation du Tourisme à Madagascar est aujourd’hui des plus graves. Le Ministre du Tourisme et l’Office National du Tourisme ont récemment fait comprendre que l’objectif des 300 000 touristes ne sera pas atteint en 2015. Les difficultés d’Air Madagascar en sont la principale cause mais pas la seule. Citons entre autres causes, l’insécurité, l’état des routes, les tarifs élevés des séjours touristiques à Madagascar, l’insuffisance des budgets de promotion et le mauvais accueil touristique notamment au niveau des aéroports. Cet ensemble de facteurs négatifs fait que Madagascar est aujourd’hui classé par le Forum économique mondial 121e sur 141 pays en termes de compétitivité touristique.

Midi. Comment estimez-vous l’année 2016 pour le tourisme à Madagascar?

AAVM. Il ne faudra pas s’attendre à un miracle en 2016, il faudra au contraire se remettre rapidement au travail. Pour ce faire, le secteur privé et l’Etat devront collaborer concrètement et sincèrement, car on ne se remettra pas de la crise actuelle en se contentant de multiplier les études, les réunions, les plate-formes, les comités ad hoc et autres déclarations d’intention. Il faudra  des  mesures  concrètes  et  immédiates. Ces mesures sont bien connues et ressassées à plusieurs reprises, il  reste  la volonté.

Midi. Est-ce que les opérateurs du tourisme ont confiance en l’avenir de ce secteur ?

AAVM. Il n’est plus question d’optimisme, ni de pessimisme, notre secteur traverse une des périodes les plus difficiles de son histoire et nous devons faire face, c’est tout. Malgré tout, des opportunités existent, tel que le tourisme culturel que l’Office Régional d’Analamanga s’efforce de lancer, de même que l’ouverture aux nouveaux marchés comme le marché asiatique ou russe et celui des pays émergents en général. Bien que réalistes et sérieuses ces opportunités  restent  conditionnées  par la fiabilité  des vols  intérieurs.

Midi. Quelles seraient les conditions pour investir davantage, et créer encore plus d’emplois? 

AAVM. Les efforts à fournir pour relancer le Tourisme devront concerner les points négatifs cités précédemment. Mais je citerai prioritairement un bon réseau aérien intérieur quelles qu’en soient les modalités,  un joint-venture d’Air Madagascar avec une compagnie aérienne solide et expérimentée et/ou open-sky et/ou connectivité aérienne via des alliances comme l’Alliance vanille…Ensuite, il faudra mettre en place des incitations fiscales permettant aux acteurs touristiques de rebondir et enfin entreprendre une promotion raisonnée de la destination, probablement associer à un abaissement collectif de nos tarifs pour nous relancer sur le marché mondial. Logiquement, la dévaluation actuelle de l’Ariary devrait contribuer à rendre nos prix compétitifs.

Midi. Quelles sont vos attentes vis-à-vis du pouvoir public?

AAVM. Nos attentes sont nombreuses et les pouvoirs publics les connaissent bien depuis les multiples réunions et ateliers que le secteur privé a eus avec eux. Les attentes les plus urgentes restent la lutte contre l’insécurité, une fiscalité bonifiée pour la relance du tourisme, l’amélioration des infrastructures aéroportuaires et routières et un budget promotionnel conséquent. Mais encore une fois, il faudra avant tout mettre en place un réseau aérien domestique fiable et de qualité.

Comme je l’ai déjà indiqué, il n’y a pas de miracle en matière de Tourisme, il y a surtout beaucoup d’efforts à fournir par tous, et le plus tôt serait le mieux pour ce secteur sinistré et pourtant qualifié de moteur de croissance par le plan national de développement.

Recueilli par Antsa R.

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