
La fête de la Toussaint de cette année s’est déroulée entre monotonie, voire morosité, et ambiance festive.
Jour férié, la fête de la Toussaint concerne plus les chrétiens catholiques. Et comme c’est une fête religieuse, aller à l’église était un passage obligé pour les milliers de chrétiens de confession catholique. Une occasion pour ces derniers de se recueillir et se poser des questions sur comment vivre plus proche de la sainteté. Ainsi, si la première partie de la journée d’hier a été consacrée aux cultes, la seconde quant à elle faisait office des droits et obligations envers ceux qui sont partis trop tôt. De nombreux Malgaches se sont, en effet, donnés rendez-vous aux cimetières pour rendre hommage aux défunts. C’était également une occasion pour se retrouver en famille. « Nous sommes ici pour faire un geste envers nos aïeux. Nous nettoyons les alentours de leur tombeau et leur apportons des fleurs en signe de reconnaissance », a lancé Noro A. une mère de famille venue se recueillir au cimetière d’Ambohijanahary avec les membres de sa famille.
Détente. Autre fait marquant de la journée d’hier, surtout durant l’après midi, un changement d’humeur et d’ambiance chez les Malgaches. L’on a assisté à des séances de retrouvailles entre les familles qui ont profité de la journée pour s’amuser et se parler. Une opportunité en or pour ces dernières qui sont tiraillées entre les rengaines quotidiennes se manifestant par les difficultés, les stress, la pauvreté et la peur (toujours présente) de la peste. La journée d’hier tombait donc à pic pour se libérer un peu de cette situation que l’on sait lourde et fatigante. Pour ce faire, certains ont préféré se retrouver en famille. D’autres par contre, ont opté pour un après-midi de détente autour de quelques bouteilles d’alcool dans les bars. Pour la Capitale en particulier, les bars des quartiers ont été bondés de monde… à la grande joie des barmen et barmaids qui ont vu leurs recettes gonflées. Ce qui n’était pas le cas pour les marchands de fleurs qui se sont plaints de la baisse des ventes. « Les gens ne se sont pas rués pour acheter des fleurs cette année par rapport à l’année dernière. Nous n’avons pas eu beaucoup d’acheteurs et c’est inquiétant pour notre business » a lancé avec regret Hanta R, marchande de fleurs d’Anosy. Une situation imprévue pour cette dernière qui espérait faire grimper les recettes hier. « La journée n’a pas été à la hauteur de mes attentes », s’est-elle plainte. Quoi qu’il en soit, la journée d’hier a été plus une occasion de se relâcher pour les vivants qui luttent tant bien que mal pour survivre.
José Belalahy