Le président Emmanuel Macron a accepté (sic) la démission de son Premier ministre Edouard Philippe, pourtant ce dernier (un boxeur amateur) a le physique de l’emploi. Son rôle était d’encaisser les coups à la place de son patron, les uppercuts des gilets jaunes, d’abord, il les a évités par dégagement, une technique que les boxeurs connaissent bien qui consiste en un changement de place destiné à se dépêtrer d’une situation d’immobilisation (de fixation) provoquée par l’adversaire (soit un corps-à-corps, un accrochage, un emprisonnement dans un coin ou sur les cordes, etc.). Son allonge lui a permis d’observer, de tenir à distance ses différents adversaires. Outre les gilets jaunes, les retraités, les gens de voyage, les gens qui viennent soit à sa droite, soit à gauche, et tant d’autres n’ont pu le stabiliser. Si bien qu’à son bilan ne figure aucun K.O, au pire des matches nuls et Monsieur s’en tire avec une notoriété plus qu’honorable et même mieux que son patron. Nul ne sait si son remplaçant à gabarit de rugbyman saura faire autant. Toujours est-il qu’il fallait changer d’équipe parce que le pouvoir a atteint la cote d’alerte tant il est devenu fragile.
Là, ce n’est que la figure apparente de la scène politique, dans le fond, on le sait que le pouvoir s’use et personne, même les grands chefs d’Etat, ne peut s’y soustraire. La débâcle du parti présidentiel aux municipales n’est qu’un subtile motif du changement de Premier ministre, en vérité la sphère macronienne a besoin de se requinquer. On est dans le cycle pendulaire de tout régime présidentiel qui vire de bord par rapport à sa nature de début, et à mi-mandat, on pense déjà aux prochaines élections majeures à savoir la présidentielle. La vista politique on peut l’appeler ainsi.
Ravalomanana, lui, en son temps ne l’a pas appris, il n’a pas su appréhender que la vague orange qui lui a raflé la capitale, a été un avertissement. Une occasion pour lui d’insuffler un nouveau souffle et à son équipe et à sa politique, mais imbu de ses performances économiques qui, soit dit en passant, ne sont pas donc des conditions suffisantes pour se maintenir, mais surtout embrigadé par ses « Tiko boys » qui lui verrouillaient toute ouverture, il s’est enferré dans son habit d’homme charismatique mais avec une conduite quasi autocratique jusqu’à aller mépriser ses adversaires politiques, et même la bienveillance de ses amis.
Quand il a fait appel à un gendarme pour remplacer l’homme de droit, un compagnon de toujours, cela a été perçu plutôt déjà comme un signe de faiblesse, comme quoi « l’homme n’est pas si solide qu’on pouvait prétendre» et la suite on la connaît.
M.Ranarivao