Aucune étude n’a encore été faite jusqu’ici par rapport aux composantes de l’héroïne qui circule sur le marché. Le traitement des personnes dépendantes en dépend.
La consommation d’héroïne connue communément par son nom de rue « rôrô » a divers effets graves sur la santé. Mais la présence des additifs « non-contrôlés » dans cette substance constitue un vrai danger pour les consommateurs de drogues. L’héroïne est une des drogues les plus dangereuses en termes de conséquences et de pouvoir addictif mais elle est également considérée comme une substance de haute qualité. Ainsi, son coût n’est donc pas à la portée de tous les consommateurs puisque le gramme se vend à 200 000 ariary, tout au moins, le gramme. Mais depuis quelques temps, ce prix a chuté jusqu’à 10 000 ariary, voire à 2 500 ariary le gramme, selon le président de l’association AINGA/AIDES, le Dr Edmond Razanajatovo. « Cette drogue injectable est devenue un produit bon marché que toutes les classes sociales peuvent se procurer. Ce produit s’est démocratisé ces derniers temps et ceci a sûrement un lien avec sa composition dont la pureté reste encore à vérifier », a-t-il indiqué. Il a ainsi suggéré à ce que le ministère de la Santé publique procède à l’analyse de cette substance qui est injectée par voie intraveineuse. AINGA/AIDES, qui est essentiellement connu dans la lutte contre le VIH/SIDA, a organisé, hier, à Tsiadana une séance de réflexion et de partage sur la lutte contre la prolifération des drogues avec la participation de plusieurs entités, notamment les représentants du ministère de la Justice, de l’Assemblée Nationale, de la CUA, de la police nationale, de la gendarmerie nationale ou encore de l’APMF. Un atelier sera encore organisé à Toamasina la semaine prochaine après Mahajanga, Antsiranana et Antananarivo.
Traitements
Dernièrement, un jeune chanteur de rue a fait beaucoup parler de lui sur les réseaux sociaux à cause de son addiction au « rôrô ». Pas plus tard qu’hier, un artiste qui a pris en charge son traitement pendant un mois et demi a dévoilé le montant de sa cure de désintoxication qui s’élève jusqu’ici à 4 millions d’ariary. Selon toujours le Dr Edmond Razanajatovo, la fiabilité du traitement utilisé actuellement est également remise en cause à cause de la suspicion de la présence des produits « non-contrôlés » dans les drogues. « Est-ce que le traitement est toujours efficace puisque nous ne sommes pas encore en mesure de définir les types de produits que les consommateurs de drogues ont injecté dans leurs veines ? », se demande-t-il.
Narindra Rakotobe