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jeudi, juin 5, 2025
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Traçabilité des bovidés : Les paysans conquis par le projet LITS

La Maire de la Commune rurale d’Ankaramena a démontré les inefficacités de paperasserie dans le circuit de commercialisation de la filière bovine.

Indispensable. La digitalisation est devenue une nécessité pour permettre à la filière bovine, un des éléments-clé de l’économie du Grand  Sud en particulier de Madagascar en général de se développer. Une digitalisation qui conquit visiblement les paysans qu’il faut sensibiliser davantage.

Atallah Arlène Lualdi Maire de la commune rurale d’Ankaramena et en même temps éleveuse de bovins ne sait plus sur quel pied danser.  Elle en a visiblement assez des complications provoquées par la  multitude de paperasserie à obtenir et à remplir pour la fiche individuelle de bovidé (FIB) , le  sésame pour permettre d’exercer le métier d’éleveur.

Magouilles

La rencontre organisée entre   des autorités communales  et des éleveurs de la Région Anôsy d’une part et le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage représenté par le Directeur Général de l’Elevage Tsiry Andriamahatola Lezoma de l’autre,  était une occasion pour cette élue  de dénoncer, une fois de  plus les  inconvénients du traditionnel circuit FIB. Mara Jean Paul, un autre participant à cette réunion, lui, dénonce les magouilles qui tournent autour du FIB. « A pratiquement toutes les étapes du circuit, on est  obligé de payer pour obtenir le FIB. Et encore, il nous faut dans certains cas obtenir un document complémentaire »,  se plaint-il. Pire, la différence de dialecte entre  certaines localités peut fausser les données. Par exemple, entre deux localités la dénomination de la couleur du zébu entre « lemainty et lemaitso » peut porter à confusion.  En somme, le système actuel basé sur la paperasserie et une démarche administrative excessivement lourde est appelée à disparaître et les autorités  communales et les éleveurs présents lors de cette réunion ont été immédiatement conquis par le nouveau système de traçabilité présenté lors de cette séance.

Inédite

Une démarche inédite qui a  permis à ces éleveurs de s’imprégner  des  réglementations de l’élevage en général et de la filière bovine en particulier. Et surtout d’en apprendre un peu plus sur le projet LITS ou   Livestock Identification and Trace-back System (LITS). Un projet  de mise en place d’un système d’identification et de traçabilité  du bétail, plus particulièrement  pour le cheptel bovin.  Après une brève présentation des textes réglementaires  sur la filière bovine, le Directeur Général de l’Elevage a insisté sur la présentation du projet LITS un système d’identification et de traçabilité infalsifiable basé sur la mise en place de boucles et de puces électroniques sur les bovins. Le projet pilote  concerne 100.000 têtes de   bovidés dans les régions Ihorombe, Anosy, Androy et Atsimo-Andrefana. L’objectif principal étant de sécuriser complètement la filière et d’accélérer les procédures, grâce à la digitalisation. Ce qui a surtout intéressé les éleveurs et les autorités qui ont participé à cette rencontre, c’est cette idée d’abandonner la version papier de la fiche individuelle de bovidés. Par ailleurs, ces éleveurs se sont réjouis du fait que les boucles qui seront utilisées dans ce projet sont de plus petite taille et plus légères.  En effet,  les boucles qui sont utilisées actuellement présentent l’inconvénient d’être lourdes  et blessent les oreilles des bœufs quand ces derniers sont utilisés pour le travail des champs. Ce qui, d’après les paysans, entraîne une baisse de la valeur marchande des bovidés.

Incontournable

A propos de valeur marchande justement, l’autre grand intérêt de ce  projet LITS est la professionnalisation de  la filière bovine afin de parvenir à un élevage  tourné vers l’exportation. Et partant de permettre aux paysans de gagner beaucoup plus de revenus. Or,  pour pouvoir exporter, la traçabilité est incontournable car tous les importateurs de bovidés dans le  monde l’exigent. A noter que le projet LITS qui est financé par la Société Financière Internationale du groupe de la Banque Mondiale,  va de paire avec d’autres initiatives du gouvernement  malagasy à travers le ministère de  l’Agriculture et de l’Elevage.  On peut citer, entre autres, le projet de croisement des bovidés du Sud avec d’autres races malagasy de qualité comme le Renintelo ou le Manjan’i Boina. Par ailleurs, le Président de la République a déjà annoncé l’importation de 100.000 semences de la race Limousine pour  un croisement avec les bovins de race locale. En tout cas, cette démarche de présentation et de débats avec les autorités et les éleveurs locaux a le mérite d’avoir mis ces derniers au parfum de ce projet qui est appelé à révolutionner la filière bovine dans le Grand Sud, cette région si chère au Président de la République qui vient de lancer le programme Emergence Sud Madagascar.

R.Edmond.

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