
Des prospectus ont été aperçus depuis le week-end dernier, notamment du côté d’Ampasampito, Nanisana et Mahazo.
20 décembre 2013 – 20 décembre 2014. Le premier anniversaire de l’élection du premier président de la quatrième République a été commémoré samedi dernier. Une élection qui s’est soldée par la victoire historique de l’actuel président Hery Rajaonarimampianina. Pourtant, un an jour pour jour après cette élection, le régime ne bénéficie pas encore de la légitimité populaire. Outre le fait qu’il se heurte à des critiques acerbes de la part des observateurs, l’on constate également que le pouvoir perd trop de temps à éteindre le feu provoqué par différents foyers de tension. Pour ne citer que ce qui s’est passé dernièrement à Morondava avec l’affaire Sucoma, la grève des étudiants au niveau des universités, ainsi que les menaces de manifestation populaire pour contester les problèmes de délestage qui frappent presque toutes les régions de l’île. Bon nombre d’observateurs estiment en ce moment que face à ces difficultés subies au quotidien par la population, une révolte populaire n’est pas à écarter. Les tracts qui circulent depuis le week-end dernier au niveau de plusieurs quartiers de la Ville des Mille, entre autres, à Nanisana, à Ampasampito et à Mahazo se présentent en quelque sorte comme une « préparation psychologique » de la population dans ce sens. Ces tracts s’adressent particulièrement au président de la République, Hery Rajaonarimampianina, au Premier ministre, Kolo Roger, au président de l’Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy, ainsi qu’aux opérateurs « karana » résidant à Madagascar, les incitant à prendre leurs responsabilités pour alléger la souffrance de la population et à cesser l’exploitation illicite des richesses du pays. Une menace d’un soulèvement populaire et d’une prise d’assaut du Palais présidentiel est même lancée dans ces tracts adressés aux dirigeants actuels. La question est donc de savoir si un « 7 février bis » est actuellement en phase de préparation.
Préparation psychologique. Quoi qu’il en soit, le régime HVM devrait prendre au sérieux cette mise en garde. Nul n’ignore que toutes les crises qui se sont succédé au pays, en l’occurrence des crises 1972, 2002 et 2009 ont été précédées par des tracts anti-régime véhiculés en guise de préparation psychologique de la population. Reste à savoir si après avoir traversé cinq ans de Transition politique, les Malgaches qui font face à une pauvreté alarmante, l’insécurité et la sous-alimentation, seraient encore prêts à vivre une nouvelle crise. D’autant plus que cette fois-ci, un affrontement meurtrier n’est pas à écarter vu le rapport de force actuel au niveau de l’échiquier politique. Pour éviter le pire, les tenants du régime ont intérêt à laisser de côté leur arrogance et leur ambition politique et de se mettre à l’écoute de la population. En tout cas, avec l’affaire Marc Ravalomanana et le processus de réconciliation nationale qui se présente comme étant voué à l’échec, le début de l’année 2015 risque d’être très mouvementé.
Davis R