
Remettre de l’ordre dans la relation entre Dieu et les Malgaches pour la paix et la prospérité du peuple. La cérémonie du « Volambita » s’est tenue à Mangabe, source des royaumes « merina », samedi.
Le « Volambita » a été célébré sur la colline sacrée de Mangabe Ankadivoribe samedi dans la matinée par un petit comité de l’Assemblée des dignitaires royaux de Madagascar (AOM). Une tradition séculaire malgache qui correspondrait à la « fête du printemps » dans des pays en Asie, en Europe et ailleurs.
Selon des recherches plus ou moins abouties, le mot « Volambita » serait d’origine Vazimba, les premiers peuples malgaches. Ils auraient peuplé Madagascar il y a des millénaires. Bien avant l’arrivée des migrations venues d’Asie, des terres arabes et d’Afrique. Sa plus simple manifestation sont les premières floraisons, appelé également « Lohataona », littéralement « tête de l’année ».
Quelque part, il faut bien admettre que « Volambita » correspond à une sorte de célébration d’une nouvelle année. Pour ce faire, des dignitaires venus du sud–est de Madagascar ont effectué des rituels sacrés sur la colline venteuse samedi matin. « Comme la terre, l’air est déjà passé par ici. En ce jour c’est le tour de l’eau », fait savoir Mektoub Omar El–Camille, dignitaire de Mananjary.
Le sacrifice enveloppé de feuillage déposé ensuite au sommet de la pierre sacrée trônant a été le summum de la célébration. « Comme cette année, c’est au tour de l’eau, le poisson a servi de sacrifice », fait-il aussi savoir. Il s’agit d’une coutume « Mahasihanaka », groupe humain du sud-est dont l’une des ancêtres fondateurs serait une « ondine », ou sirène pour les profanes.
Ce groupe humain s’est ensuite développé géographiquement pour donner naissance à un autre groupe, les « Sihanaka ». À entendre les explications des dignitaires présents, on est tenté de penser que l’histoire humaine de Madagascar est encore loin d’être connue du grand public. « Nous sommes en tout 25 », lance un membre de l’Assemblée des dignitaires royaux Merina (AAM).
Les Anjoaty, les Mikea, les Rabakara, etc. sont autant de groupes humains oubliés d’une division issue de l’histoire coloniale fixant à 18, les « ethnies » malgaches, terme désormais désuet. La cérémonie a été conclue par un repas commun à même le sol. Le jour a aussi été choisi pour « révéler au grand jour » le nouveau « Andriamben’Imerina », en la personne de Jean Michel Rajaonarivony.
Maminirina Rado