Le ministre de l’Environnement, Anthelme Ramparany a révélé des noms des gros bonnets et leurs complices tout en demandant la fermeture d’un hôtel et d’un bureau de change à Tanà.
L’Etat a bien la volonté d’appliquer les lois pour lutter contre le trafic de bois de rose qui est encore en recrudescence ces derniers temps. Suite aux descentes inopinées effectuées par le comité inter-ministériel représenté par les ministres de l’Environnement, de la Justice et des Forces Armées ainsi que du secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, à Mananara-Nord et dans la SAVA, des trafiquants ont été identifiés. « Même si les quatre navires transportant les bois de rose ont pu partir à Mananara, le propriétaire est connu et maintenant à rechercher. Il s’agit de Mme Brenda Justine. Par contre, 1 093 rondins de bois de rose ont été saisis derrière la cour de Joël-Be à Antalaha après la perquisition de son domicile, en plus des 1 500 rondins séquestrés à Ambinanimarambo, prévus être embraqués. Des avis de recherche sont ainsi lancés à l’encontre de Joël-Be, de Solo Sambava et du chinois nommé Wang Swai qui travaille en partenariat avec eux », a révélé le ministre de l’Environnement, Anthelme Ramparany, lors d’une conférence de presse hier.
Fuite d’informations. Les noms de ces trafiquants sont inconnus au bataillon. Mais le ministre de tutelle tient à préciser que ces quatre personnes « wanted » sont de gros bonnets car ils sont des propriétaires des rondins de bois de rose saisis. D’autant plus, « ils sont très connus par les forces de l’ordre dans leurs localités », a-t-il rajouté. A part ces grands patrons, d’autres personnes impliquées dans ces trafics de bois de rose sont également à rechercher. « Il s’agit, entre autres, de Norbert, un homme de main, de Nônô « vola sandoka », complice, et de Solo Traka à Marontsetra dans le district de Mananara-Nord. Par contre, dans la SAVA, Lôdy Hely (Claude Kely) travaille avec Joël-Be tandis que Justin, le frère de Solo Sambava, Aimé, Joël Cicatrice et Patrick Balany sont également dans le même coup. Il y avait eu une fuite d’informations lors de notre descente dans cette région. C’est pourquoi, les trafiquants ont pu s’échapper », a raconté le ministre Anthelme Ramparany.
Fermeture. Par ailleurs, un bateau Ankoalabe récemment acheté à Majunga a rempli 8 000 litres de gas oil dans son réservoir à Antalaha. « Cette embarcation est présumée approvisionner un navire situé au large à Ampotahely, qui serait prêt à transporter les rondins de bois de rose », a-t-il enchaîné tout en soulignant que la surveillance des côtes surtout dans la partie Est de l’île sera désormais renforcée. Le ministre de l’Environnement qui porte plainte dans toute cette affaire, réclame le retrait de permis d’exploitation de tous les bateaux impliqués dans le trafic de bois de rose. Même dans la Capitale, il suspecte un chinois gérant d’un hôtel et d’un bureau de change, qui facilite toutes les opérations d’exportation illicite de bois de rose. « Nous demandons à l’Etat la fermeture de ses établissements. Par contre, les primes offertes à ceux qui ont pu donner des informations sur les gros bonnets du bois de rose tiennent encore », a poursuivi le ministre Anthelme Ramparany. Force est de reconnaître que les trafiquants peuvent utiliser des prête-noms ou des intermédiaires pour déclarer leurs stocks de bois de rose. Des enquêtes doivent être ainsi menées jusqu’au bout pour démanteler le réseau. Hier soir, deux des trafiquants ont été arrêtés.
Navalona R.
