L’audition des 19 personnes dont six gendarmes en service au magasin d’armes de l’Ecole de la Gendarmerie nationale au Parquet du Tribunal de première Instance d’Ambositra a été effectuée mercredi 7 mars. Les juges ont dû reporter cette audition à cette date même si ce dossier avait déjà remis au tribunal le lundi. Le tribunal a pris cette décision suite à l’existence d’autres personnes impliquées dans cette affaire et qui devraient être convoquées. C’est pourquoi, le tribunal a prolongé leur garde à vue à la gendarmerie jusqu’à mardi.
En effet, près d’une trentaine d’individus ont été entendus ce mercredi. Raison pour laquelle, l’interrogatoire a duré jusqu’au petit matin du jeudi 8 mars, soit à une 1 heure 30. A l’issue de l’audience, 24 personnes dont cinq gendarmes ont été placées sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Ambositra. Selon les explications, ces éléments des forces de l’ordre sont fortement suspectés dans cette affaire. Bénéficiant d’une liberté provisoire en attendant le jour du procès dont la date n’est pas encore fixée, le sixième gendarme serait pris comme témoin à charge. Rappelons que les 19 personnes déférées, lundi, ont été poursuivies pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, vols et détournements ainsi que détention et trafics illicites d’armes. Atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, car constituées en véritable réseau, elles sont à l’origine de la recrudescence de l’insécurité dans la région Amoron’i Mania ces derniers temps. Ce réseau est présumé être le fournisseur d’armes des bandits de grand chemin ou « dahalo » opérant dans la localité et ses environs. La gendarmerie a réussi à le démanteler à partir de l’arrestation des deux femmes surprises en train de vendre 350 balles à deux individus dans la ville d’Ambositra, le 17 février 2018. Durant leur interrogatoire, elles ont dénoncé un complice qui n’est autre qu’un gendarme en service en tant que responsable du magasin d’armes de l’Ecole de la Gendarmerie nationale à Ambositra. Après l’arrestation de ce dernier, la fouille de son domicile a permis de saisir quelques dizaines de munitions ainsi que des pièces et accessoires destinés à l’armerie. L’inspection de la gestion du magasin d’armes de l’école de la gendarmerie a révélé que, plus d’un millier de munitions ont disparu. La continuité de l’investigation a porté à 19, le nombre de personnes impliquées dans cette affaire dont des démarcheurs et des acheteurs de balles et d’armes. Plusieurs armes, composées des fusils de chasse et des pistolets automatiques et des munitions, ont été saisies pendant cette opération de filature qui a duré presque 15 jours.
T.M.