L’extradition des deux trafiquants d’or a été simplifiée par la convention de coopération judiciaire entre Madagascar et les Comores. Alors que ces derniers ont déjà mijoté l’envoi de 2 000 kg d’or.
L’extradition des deux trafiquants, jeudi dernier, depuis les Comores ont pu faire bouger le dossier sur le trafic d’or dans le pays, a laissé entendre le ministre de la Justice, Herilaza Imbiki. Ce dernier a convoqué la presse hier pour faire le point de la situation de l’enquête en cours. Elle concerne l’exportation illicite de 49 kg d’or vers Dubaï et qui a transité, en décembre dernier, aux Comores. En effet, selon Imbiki Herilaza, les cerveaux de ce trafic aux Comores sont déjà identifiés. Il s’agit d’un Malgache et d’un ressortissant arabe, dont le ministre s’est encore gardé de dévoiler les noms à la presse, hier. Pourtant, « leurs identités complètes et leurs adresses respectives sont déjà à la disposition des autorités » a révélé le Garde des Sceaux. « Mais ils ne sont ni aux Comores, encore moins à Madagascar » poursuit-il. Mais les autorités sont déjà à leurs trousses et « les pays qui les hébergent actuellement ont déjà été approchés » a affirmé le ministre de la Justice.
2 tonnes. Le réseau est déjà installé depuis plusieurs années, a-t-on affirmé depuis Faravohitra. Et leurs membres se trouvent déjà très habitués et se sont sentis impunis pour pérenniser leurs activités. Selon le ministre de la Justice, ce même réseau qui a déjà fait fuiter des quantités conséquentes de métaux précieux, notamment les 49 kg qui ont transité aux Comores et les 73 kg en Afrique du Sud, a aussi projeté d’exporter illicitement 2 000 autres kg d’or depuis le pays. Mais ce projet, qui tombera alors à l’eau, est vite démasqué par les autorités après l’interpellation des deux trafiquants aux Comores. Les enquêtes menées après l’arrestation de ces derniers ont pu révéler d’autres projets en cours. En tout cas, les matériels à leurs dispositions et saisis en conséquence, notamment un ordinateur et cinq téléphones cellulaires, ont permis aux enquêteurs de remonter des pistes, selon le ministre de la Justice.
Terrorisme international. L’organisation des trafiquants est déjà bien élaborée avec le concours d’autres membres du réseau installés dans d’autres pays et qui facilitent les différentes transactions illicites. Jusqu’à présent, les pays comme le Mali, les Comores, les Emirats arabes, et bien évidemment Madagascar, se trouvent au cœur des dispositifs des trafiquants. Et les autorités pensent actuellement à un autre niveau de criminalité transnationale organisée derrière ces trafics d’or qui ont fait scandale dans le pays. Selon le ministre de la Justice, hier, la « piste d’un financement de terrorisme international ne sera pas minimisée » dans cette affaire. En tout cas, « le niveau du trafic peut présenter des enjeux sécuritaires au niveau régional, notamment en matière de prolifération d’armes et d’explosifs » selon Herilaza Imbiki. « Madagascar ne devrait pas être une base arrière de déstabilisation politique et sécuritaire, notamment pour les Comores » a-t-il poursuivi hier devant la presse.
- L’extradition des deux Malgaches interpellés aux Comores a été simplifiée, selon le ministre de la Justice, grâce, non seulement « au contact personnel entre le président de la République et son homologue comorien» mais aussi, aux termes de la convention bilatérale entre Madagascar et l’Union des Comores signée en 1976 relative à la coopération judiciaire entre les deux pays. Actuellement, l’enquête est déjà menée par le Bureau indépendant anti-corruption ainsi que la section de recherches criminelles de la gendarmerie. Elle devrait conduire à l’élucidation des autres zones d’ombre qui planent encore sur le dossier. Toutefois, selon toujours le ministre de la Justice, la procédure de rapatriement des 49 kg de lingots d’or saisis par les autorités comoriennes est déjà en cours.
Rija R.