Les trafics d’espèces sauvages constituent un des fléaux qui rongent la biodiversité de l’Océan Indien.
« Le trafic d’espèces sauvages représente une menace importante pour la biodiversité, mais aussi pour la sécurité, l’alimentation et la santé. Ce genre de pratique impacte de façon conséquente le développement économique des pays concernés ». C’est ce qui a été avancé lors de l’atelier régional d’information et de partage de bonnes pratiques ayant réuni une quarantaine d’États membres de la Commission de l’Océan Indien (COI), le 19 janvier dernier. En effet, l’Indiaocéanie fait partie des 34 points chauds de la biodiversité mondiale. Et rien que pour l’année 2021, et juste en termes de trafics d’espèces sauvages interceptés pour le compte de Madagascar, le centre régional de fusion de l’information maritime avance : « 316 kg de coraux noirs » et « 1 024 tortues transitant par voie maritime ». L’atelier a également permis de savoir que le commerce illégal d’espèces sauvages se fait dans la majeure partie des cas par voie maritime. Et qu’il représente, en tant que filière criminelle transnationale, environ 7 à 23 milliards de dollars de chiffre d’affaires chaque année. Face aux dangers que ces pratiques représentent, divers programmes, outils et projets ont été mis en œuvre par la COI.
Partage
L’atelier co-organisé par la COI et l’ONG Trafic a permis aux pays participants d’être sensibilisés sur les outils mis en place et facilitant les échanges d’informations, l’application des lois et des conventions internationales. L’atelier a également mis l’accent sur l’accès aux données sur les saisies, les tendances et les risques inhérents au trafic d’espèces sauvages dans l’Océan Indien. Enfin, l’atelier a jeté la base d’un réseau entre des acteurs de différentes administrations en charge de la protection et de la gestion de l’environnement et de la sécurité maritime. Par ailleurs, outre les méfaits sur l’économie d’un pays concerné, le trafic d’espèces sauvages représente un risque d’introduction d’espèces invasives qui pourraient mettre en danger les écosystèmes locaux.
José Belalahy