La Chine a saisi 250 000 rondins de bois de rose en provenance de Madagascar entre 2010 et 2014.
A l’approche des fêtes de fin d’année, les trafics de ressources forestières et faunistiques sont en nette recrudescence atteignant un volume de plus de 70 %, d’après la plate-forme des organisations de société civile œuvrant pour l’environnement, Alliance Voahary Gasy. Les vacances judiciaires profitent entre autres aux trafiquants. « Un embarquement en grande quantité de bois de rose survient actuellement à Antanambe, dans le district de Mananara Nord, et ce, aux yeux et au su de tout le monde », a révélé hier Andry Andriamanga, le coordonnateur national de l’AVG en marge de l’atelier sur la redevabilité et la transparence pour une bonne gouvernance environnementale au DLC-Anosy.
Hautes personnalités. Le propriétaire et le navire transportant ces bois précieux illicites sont bel et bien identifiés. Mais apparemment, les autorités locales et les forces de l’ordre ne prendraient aucune mesure pour empêcher ce trafic étant donné qu’il semblerait que de hautes personnalités étatiques interviendraient à ce que l’embarquement de ces rondins de bois de rose dans un navire continue. Face à cette situation, « l’AVG interpellera ses partenaires en effectuant des suivis satellitaires de ce navire jusqu’au pays de destination afin de pouvoir négocier avec les autorités de cette nation concernant le rapatriement de nos produits forestiers », a-t-il soulevé. Rappelons que le président de la République a promis à la population malagasy qu’il va mettre un terme à tous les trafics de nos ressources naturelles tout en sanctionnant les contrevenants quels qu’ils soient. Cependant, aucun gros bonnet n’a été capturé jusqu’à maintenant alors que les trafics de bois de rose sont en nette recrudescence.
Manque à gagner. En revenant sur l’atelier sur la redevabilité et la transparence, nombreuses sont les recettes pouvant être encaissées dans le cadre d’une exploitation licite et rationnelle de nos ressources forestières. Il s’agit, entre autres, des redevances et taxes, des permis d’exploitation et de collecte ainsi que la vente sur le marché carbone. Mais le pays n’enregistre qu’un manque à gagner en raison de ces trafics. Un état des lieux de la transparence de ces recettes forestières a eu ainsi lieu dans le but de se préparer au processus de l’EITI. Les modes d’utilisation de ces recettes sont également évoqués. En attendant, l’AVG prône la réforme du code forestier et de la législation sur l’exploitation des ressources forestières y compris les sanctions infligées aux contrevenants, car des failles ont été constatées.
Navalona R.
