Deux espèces de tortues de Madagascar sont gravement menacées par la destruction de leurs habitats, la déforestation, la culture sur brûlis, l’agriculture non durable et le commerce de la viande de brousse, selon une publication de l’IARFA (International Animal Rescue Foundation World Action South Africa).
La fondation IARFA qui œuvre dans la préservation de la biodiversité animale a publié un article sur la situation des trafics de tortues à Madagascar. En effet, ces espèces se trouvent dans une situation de danger critique d’extinction à cause des braconniers et des trafiquants illicites dans la Grande Ile. « Les tortues n’ont aucune chance dans cette île de l’Afrique. Elles n’ont nulle part où se cacher des braconniers. Sur terrain, les scènes sont navrantes et émotionnellement bouleversantes. Le trafic illicite de deux espèces de tortues en danger critique d’extinction à Madagascar a atteint des proportions énormes », ont annoncé la Wildlife Conservation Society, Durell Wildlife Conservation Trust, Conservation International, le Fonds mondial pour la protection de la nature, ainsi que d’autres groupes qui œuvrent dans la lutte contre la contrebande d’espèces sauvages. Bref, la situation est officiellement grave à Madagascar.
Crise politique. Ces organisations ont noté que plus de 1 000 tortues aux carapaces rayonnées et soc ont été saisies à des trafiquants illicites, seulement au cours du premier trimestre de l’année 2013. A la fin du mois de mars de cette année, 54 tortues ont été transportées jusqu’en Thaïlande, avant d’être saisies par les autorités. Un rapport récent sur les trafics illicites a mentionné que la tortue radiée comme celle de Madagascar est actuellement la tortue la plus présente sur le marché de la faune de Chatuchak à Bankok. « La situation de Madagascar s’est aggravée depuis la crise politique de 2009. La contrebande a augmenté d’au moins dix fois plus en raison de la mauvaise gouvernance et le non-respect de la loi. En outre, la protection des tortues n’est plus une culture et les braconniers optent plutôt pour le gain monétaire à court terme. Or, les tortues étaient auparavant protégées par le « fady » ou la croyance locale indiquant que nuire aux tortues est un tabou. Cependant, avec la sécheresse et la pauvreté qui s’amplifient, la population des régions en dehors des aires naturelles où se trouvent ces tortues ne pratiquent pas le « fady » et capturent ces animaux pour la vente illégale », a affirmé le groupe d’organisations pour la protection de la nature. Selon James Deutsch, directeur exécutif du Programme de l’Afrique WCS, le niveau d’exploitation est insoutenable. « Ces tortues sont vraiment l’une des espèces les plus emblématiques pour Madagascar. Si aucune mesure immédiate n’est pas prise pour mieux protéger les espèces sauvages, leur extinction est imminente », a-t-il souligné. Bref, les dirigeants ont des responsabilités à prendre.
Antsa R.
