Le séjour des malades de la Covid-19 au Tsanga Tsanga Hôtel est loin d’être une promenade de santé, tout comme il ne s’agit pas de faire la vie au Live Hotel. Même topo dans les autres établissements hôteliers médicalisés qui apportent une contribution vitale à la lutte contre la Covid-19.
Traitement à deux vitesses
En demandant à des hôtels ainsi qu’à des espaces d’ouvrir leurs chambres et/ou leurs lits à des personnes covidées, l’Etat fait d’une pierre, deux… coûts. D’un côté, il décongestionne les hôpitaux et les CTC totalement débordés face à l’augmentation alarmante de nouveaux cas, sur fond de va-et-vient incessant d’ambulances gyrophares, dehors et sirènes hurlantes. Et de l’autre, il subventionne indirectement les hôtels fortement impactés par la crise sanitaire. Seulement, les malades n’ont pas tous les moyens de payer la facture avec une nuitée qui est presque l’équivalent d’un « Tosika Fameno ». Pareil traitement à deux vitesses pourrait remettre en cause le principe de la gratuité et de l’égalité d’accès aux soins contre la Covid-19. L’autre problématique porte sur le remboursement des frais d’hospitalisation ou plutôt d’hôtel par l’Etat en ce qui concerne les fonctionnaires et par les assurances, côté secteur privé. Le renforcement des systèmes de santé, notamment dans les pays pauvres et fortement touchés par la pandémie, s’inscrit d’ailleurs dans le programme de riposte mondiale qui vise à aider les pouvoirs publics à répondre aux besoins immédiats de la population dont la capacité de résilience est mise à rude épreuve. A l’instar des Malgaches qui sont littéralement à bout de souffle après une série de confinement, déconfinement et reconfinement qui s’est soldée par des fermetures d’écoles et d’entreprises ainsi que par des pertes d’emplois. En somme, c’est le cas de le dire, la facture est déjà salée pour le patient lambda souffrant déjà du ralentissement de l’activité économique qui ne peut pas se permettre de se faire hospitaliser dans une chambre payante alors que les salles communes sont saturées. Avec ce que cela suppose de menace de maladies nosocomiales, au risque de voir le virus muter en un variant malgache.
R.O