Malgré tous les efforts pour proposer les meilleures prises en charge des personnes atteintes du Covid-19 ; de nombreux malades et leurs proches se plaignent d’un service précaire, surtout au niveau des CSB II où les patients sont parfois obligés de faire plusieurs déplacements avant de réunir les médicaments nécessaires.
« On m’a envoyé un SMS pour me dire de venir chercher les médicaments de mon proche au CSB II Antanimena. Arrivé sur place, on m’a dit que la personne malade doit être présente. Je suis donc retourné à la maison pour récupérer la personne. De retour au centre, on nous a dit qu’il faut prendre certains comprimés à l’hôpital Befelatanana. Nous nous sommes pliés et nous nous y sommes rendus. Mais sur place, il a encore fallu batailler pour obtenir les médicaments en question et on a eu de la chance car d’autres sont rentrés bredouilles », a témoigné le proche d’une personne atteinte du Covid-19. Une situation qui n’est pas vraiment nouvelle à Madagascar puisqu’au niveau des services publics et administratifs, ce genre de va-et-vient était déjà monnaie courante bien avant cette crise sanitaire. « Néanmoins, on parle ici d’une personne malade qui nécessite une prise en charge sérieuse », s’est indigné notre témoin.
Ce trop-plein de va-et-vient énerve plus d’un. Surtout en ce moment où la plupart des personnes testées positives à cette maladie se soignent à domicile et ne comptent que sur leurs proches pour récupérer les médicaments. Aussi, comment se fait-il qu’on requiert la présence du malade au centre de santé avant de pouvoir remettre aux demandeurs les médicaments prescrits ? Une question qui interpelle lorsqu’on sait qu’il faut limiter la circulation des personnes malades en ces temps de crise sanitaire. De plus, les personnes qui s’y rendent sont en possession de la notification par SMS indiquant que le traitement est disponible. Ce genre de situation fait qu’une partie de l’opinion publique commence à penser que la maîtrise de cette pandémie est loin d’être aussi parfaite que l’on n’essaie de le faire croire.
Le nombre des personnes qui viennent se faire ausculter auprès des CSB II a grandement augmenté ces dernières semaines. Les personnes qui s’y rendent ne sont pas toujours atteintes du Covid-19. Mais comme la vigilance est de mise en ce moment et que le froid est à son apogée, dès les moindres signes alarmants (toux, fièvre, nez bouché, etc.), la réaction est de consulter au plus vite un médecin. D’ailleurs, c’est ce que recommandent généralement les autorités sanitaires.
Anja RANDRIAMAHEFA