
La sortie de Madagascar de l’annexe B de l’Union européenne a été sans conteste l’événement majeur du secteur aérien en 2016.
Les observateurs, surtout les détracteurs du régime, ne s’y attendaient pas. Mais l’ACM et les opérateurs du secteur aérien ont réussi à sortir Madagascar de l’annexe B de l’Union Européenne en 2016. Un bilan positif, en somme, pour cet organisme public dont la mission est de veiller au respect et au maintien des normes de sûreté et de sécurité, à l’efficacité et à la régularité du transport aérien, d’assurer la promotion de l’aviation civile à Madagascar, de mettre en place une concurrence saine entre les exploitants et les prestataires d’installation de services.
Efforts. Au début de l’année, l’objectif principal de l’ACM était évidemment cette sortie de Madagascar de l’Annexe B. Une mission qui consiste notamment à renforcer la sécurité des opérations aériennes. Afin d’atteindre le niveau de sécurité conforme aux normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Mais l’ACM n’a pas également manqué à son rôle d’appui à l’industrie aéronautique et d’apporter ainsi sa contribution à la relance du secteur tourisme qui est un des éléments-clés du développement économique. Un défi qui s’avérait très difficile à réaliser, puisqu’il y a encore trois ans, le secteur aérien malgache avait encore une image très catastrophique ayant abouti à cette mise sous annexe B. Mais les efforts réalisés ont commencé à porter ses fruits quand en mars 2015, Madagascar avait abrité une grande rencontre sur l’industrie aérienne organisée sous l’égide de l’OACI. Un début de reconnaissance considérée, à juste titre comme un tremplin vers la sortie de l’annexe B. « Depuis cet événement, j’étais de plus en plus convaincu du fait que Madagascar s’achemine irréversiblement vers la sortie de l’Annexe B » déclare, sur ce point, James Andrianalisoa,le DG de l’ACM. Et il ne s’était pas trompé, puisque, en octobre 2015, Bruxelles constate officiellement que le système de sécurité aérienne commence à disposer d’un bon niveau de maturité. Malheureusement, il n’y avait pas en ce moment suffisamment de responsables techniques au sein de la division de sécurité aérienne de Bruxelles, pour assurer l’évaluation sur place. Et la bonne nouvelle est tombée le 16 juin 2016 où Air Madagascar est sorti définitivement de l’annexe B. La performance de l’ACM a été par ailleurs récompensée par l’octroi du certificat du Président de l’OACI.
Défis. Mais comme cette sortie n’était pas une fin en soi, le secteur aérien avait encore à faire face à d’autres défis. Et le succès le plus palpable a été probablement la réussite de l’accueil du Sommet de la Francophonie, avec le peu de moyens à disposition. En effet, l’ACM et les parties prenantes dans la gestion de l’aéroport avaient réussi le pari d’accueillir la trentaine d’avions transportant les délégations. La délégation française part exemple était venue avec deux Airbus A 310 et A 330 – 300. Au début, la délégation française avait opté pour un débarquement à la Réunion. Mais les différentes réunions avec l’Ambassade de France a abouti à la décision d’accueillir ces deux avions à Ivato, avec ce que cela suppose de dispositions en matière de sécurité. Même topo pour la délégation marocaine venue également avec plusieurs avions qui ont pu être parqués à Ivato grâce à une bonne coordination. Et les résultats ont été à l’honneur du secteur aérien malgache puisque qu’aucun incident n’a été enregistré à Ivato lors des opérations de débarquement et d’embarquement des délégations.
Maîtres-mots. Bref, le secteur aérien malgache a terminé 2016 avec un bilan plutôt positif. La confiance du secteur aérien international est là et Madagascar est cité en exemple au sein des pays africains dont nombreux sont encore à être sous annexe B. C’est ainsi par exemple que les aviations civiles du Gabon, de la RDC, du Cameroun ont contacté l’ACM pour des échanges d’expérience. Par ailleurs, Madagascar ne rate pas les réunions internationales aériennes. C’était encore le cas à Dakar en décembre dernier, où une délégation malgache, composée, entre autres du représentant de l’ASECNA et du D.G de l’ACM, a participé à une réunion du Conseil d’administration de l’ASECNA. Et 2017 sera encore une année faste pour le secteur aérien malgache, puisque des négociations sont en cours, pour l’accueil au mois de juillet de la réunion statutaire de l’ASECNA. Niveau de sécurité élevé, reconnaissance internationale et contribution au développement du transport aérien, et par conséquent, la relance du tourisme. Tels sont actuellement les maîtres-mots de l’ACM qui entend, encore cette année, réaliser ses objectifs.
R.Edmond