La hausse des frais de transport dans certaines coopératives suburbaines est effective. Dans certains cas, le prix a presque doublé.
De 400 ar à 700 ar, voire plus. Les frais de transports dans les zones suburbaines ont déjà connu une hausse effective, alors que l’opinion publique, les transporteurs et les usagers feignent de passer cette hausse sous silence. Jusqu’à 700 ar donc pour relier le centre-ville aux quartiers suburbains, alors que les services restent médiocres, et que les usagers n’ont aucun moyen de se faire entendre. Jusqu’à des zones beaucoup plus éloignées, les frais de transport peuvent aller jusqu’à 1 000 Ar. Cette hausse est tout de même conséquente pour les habitants de ces quartiers. « Depuis près d’une semaine, je paie 700 ar d’Ampitatafika à Anosy, alors je dois rogner ailleurs pour que mon salaire suffise pour joindre les deux bouts » raconte alors H, une mère de famille. Car si le budget « transport » a presque doublé, beaucoup doivent amputer d’autres dépenses quotidiennes pour assurer le transport jusqu’en ville. Sinon, d’autres choisissent de faire certaines portions à pied, réduisant ainsi le tarif au prix habituel.
Etat des routes. Cette hausse sournoise des frais de transport dans la zone suburbaine a de réelles conséquences sur les usagers. Mais à y voir de plus près, l’on peut comprendre les transporteurs. Car avec la hausse du carburant, l’un des principaux intrants dans ce secteur, la hausse des frais est inévitable, afin que ces transporteurs puissent continuer à desservir ces secteurs. Mais il y a pire, car outre cette hausse du carburant, l’état abominable des routes entraîne des préjudices, et pas seulement en matière de pièces de rechange, un autre intrant important pour les transporteurs. Mais à cause de l’état de routes, les embouteillages sont innommables. Partout à Tanà, et principalement sur les sorties vers les quartiers suburbains, il faut compter plus d’une heure pour faire une portion de route. La consommation en carburant est donc plus importante, le véhicule subit une usure précoce, et le temps perdu dans les embouteillages constituent un manque à gagner pour tout entrepreneur.
Malgré tout, les tananariviens restent gardent le silence et subissent les conséquences de toutes ces dégradations de la route, conjuguées aux hausses de prix. De son côté, l’Etat ne semble pas concerné par ces problèmes.
Anjara Rasoanaivo