L’année tire à sa fin sans que la crise politique ne se termine. Les deux clans rivaux qui dominent l’Assemblée nationale ne cachent pas leurs griefs envers les dirigeants. Le chef de file du Mapar a fini par rompre le silence pour se démarquer des dirigeants qui ont retiré des jours fériés la date du onze décembre. Il l’a célébrée, en invitant d’autres chefs politiques, l’anniversaire de la promulgation de la Constitution de la quatrième République et a dénoncé les errements du pouvoir par rapport à sa position. Mais ce que le public a surtout perçu à travers les déclarations et l’ambiance de fête, c’est le regroupement de quelques forces politiques qui ont joué un grand rôle pendant la Transition.
Trêve pas évidente
En effet, Andry Rajoelina a été entouré à cette occasion par Hajo Andrianainarivelo du VPM/MMM valant 14 députés à l’Assemblée, de Saraha Georget Rabeharisoa, 5 députés à l’Assemblée, de Jean Louis Robinson candidat qui a gagné au premier tour des présidentielles et qui aurait au titre de l’ARD une dizaine de députés avec lui, de Camille Vital de Hiaraka isika ayant 5 députés. D’autres leaders politiques tels que Alain Ramaroson, Lalatiana Ravololomanana , ont été aperçus sur place. La menace lancée par l’ancien président de la Transition est sans équivoque. Ceux qui s’écartent des chemins battus tomberont. Est-ce un avertissement au pouvoir ou bien une manière de montrer que des retrouvailles ont lieu et qu’ils sont maintenant nombreux à être sur le même diapason. Il reste néanmoins à savoir si le Mapar n’est plus morcelé. Un nombre non négligeable de ses députés soutient la plate-forme pour la majorité présidentielle. La mouvance Ravalomanana ne sait plus actuellement sur quel pied danser. Marc Ravalomanana est bel et bien de retour au pays mais s’il n’est pas prisonnier comme on l’affirme en haut lieu, il est en résidence fixe et ne peut recevoir et parler que sous autorisation. Il n’a même plus le droit de transmettre des messages par téléphone comme il avait l’habitude de le faire pendant son exil en Afrique du Sud. Les députés Tim, une vingtaine, sont sur le qui- vive. Ils n’acceptent pas d’une part de rejoindre ou de donner la part belle à leur adversaire Mapar et ils ne s’accommodent pas d’autre part du traitement infligé à leur chef de file et éprouvent de moins en moins de sympathie envers les dirigeants. Ils continuent d’espérer que Marc Ravalomanana sera de retour à son domicile à Faravohitra pour les fêtes de Noël. Mais il faut se rendre à l’évidence que la mouvance Ravalomanana est aussi sur le point de se démarquer du pouvoir. A ce rythme, la trêve politique sera difficile à trouver cette année. A moins d’une réconciliation nationale urgente, l’année risque de se terminer dans la tension politique.
Zo Rakotoseheno