Il a intégré l’académie militaire (Acmil) le 3 novembre dernier. Après trois jours de « fitaizana », le fameux bizutage militaire, le jeune Harold Eudes Randrianandrianina y a rendu son dernier souffle. Le Colonel Randrianimady, Chef de service des Etudes et de la formation à l’Acmil explique que le jeune élève a vomi des vers intestinaux. « Il a encore rigolé avec ses camarades lorsque d’un coup, il a pris d’une crise de hoquet. Et ce fut son dernier geste », a-t-il continué. « Avisé par téléphone du décès de mon enfant, je me suis rendu à l’Acmil le jour même du 6 novembre. Sur place, je n’ai pas cherché à savoir la cause du décès pour la simple raison que son heure avait sonné. Que ce soit à l’Acmil ou dans mes bras, c’était son destin et je l’accepte », rapporte le Colonel retraité Randriandraina Moise, un officier supérieur issu de la 13e promotion. Lui-même d’inviter tout un chacun à ne pas dramatiser les choses et surtout d’arrêter toute polémique relative au décès de son fils, de surcroît le benjamin de la famille. Harold a décroché une licence en agronomie à l’université catholique ASJA à Antsirabe. Il a tenté sa chance cette année pour le concours d’entrée à l’Acmil. Un parcours qu’il a bien réussi bien malgré que le choix lui ait été… fatal, et ce, trois jours juste après son intégration. Son père reste choqué par sa disparition mais il ne cherche pas à de bouc émissaire. « Gare à celui ou celle qui lui a fait du mal, seul le bon Dieu saura le ou la punir, si c’est le cas. Comme j’ai expliqué, j’accepte son décès et je n’ai pas à porter plainte… », a rassuré son père. Le corps a été inhumé à son caveau familial à Antsenavolo, dimanche dernier, après une veillée mortuaire à Mananjary. Le Colonel Randrianimady avoue que les épreuves sont rudes mais suivent les normes internationales. « Les nouvelles recrues, de peur qu’elles ne soient pas acceptées, cachent des détails sur leur état de santé. Et pendant le bizutage qui dure environ 45 jours, comme dans toutes les formations militaires, certaines ne résistent pas. Et ce fut le cas de ces sept jeunes dont Harold qui malheureusement est décédé. Je précise que nous avons six jeunes femmes dans cette promotion entrante, la 39e », a-t-il poursuivi. Hier, un communiqué du ministère de la Défense Nationale rapporte qu’il ya eu un mort et six élèves hospitalisés à l’issue de la formation. « Il y a des notes d’organisation et des programmes bien établis. De même, des visites médicales sont systématiques pour les nouvelles recrues. Mais il y a des genres de maladie que l’on ne peut pas détecter. Durant la formation, les heures de repas ne sont pas respectées et la plupart des gens qui ont l’estomac faible n’arriveront jamais à y résister. Pour tout anticiper, nous faisons des sensibilisations dans toute l’île et montrons des vidéos concernant la formation afin de montrer aux jeunes que la formation militaire n’est pas un jeu d’enfant », a-t-on tiré de l’extrait du document.
Didi R.