Le soufflé va très vite retomber après cette conférence des bailleurs de fonds où des milliards de dollars ont été promis. Les chiffres ont de quoi faire rêver, mais ils ne vont pas tout de suite sortir les Malgaches de l’immense pauvreté où ils se trouvent. Nos dirigeants vont très vite être confrontés aux multiples problèmes qu’ils avaient laissés avant de s’envoler pour Paris.
Trouver un langage de vérité
Cet argent que nos partenaires nous ont fait miroiter ne sera entre nos mains qu’après de multiples procédures. Nos dirigeants vont devoir prouver qu’ils sont de bons gestionnaires et se plier à des règles draconiennes. Ils vont cependant être confrontés à la situation d’urgence absolue dans laquelle se trouve la population malgache. Cette dernière a appris avec une certaine indifférence le montant de ces fonds annoncés de manière triomphaliste par ses représentants à cette conférence. Elle a appris à ne pas s’enthousiasmer à l’annonce de nouvelles de ce genre. Nos dirigeants doivent tenir un langage de vérité et expliquer qu’il s’agit d’avancées significatives, mais qu’il va falloir beaucoup d’efforts pour en récolter les fruits. Les voix des opposants ont commencé à se faire entendre. Certes, elles ne sont pas encore très audibles, mais l’accumulation des problèmes du quotidien va très vite leur donner un large écho. Le régime va donc très vite se retrouver dans la même situation qu’avant les différentes réunions internationales que le pays a abritées. Il va lui falloir s’attaquer aux questions sociales qui touchent la majorité des Malgaches. Durant le Sommet de la Francophonie, elles avaient été occultées. Les invités n’ont évidemment pas été dupes, mais au moins ils n’ont pas été confrontés à notre réalité quotidienne. Aujourd’hui, il n’y a plus rien à masquer. La réalité s’impose et il faut trouver des solutions immédiates pour amoindrir cette situation de détresse dans laquelle est plongée la majorité des Malgaches.
Patrice RABE.