
La compagnie aérienne Tsaradia, filiale d’Air Madagascar pour le réseau domestique effectue des vols exceptionnels, et ses responsables font tout pour la maintenir en vie, tout en se préparant à l’après-coronavirus.
Frappée de plein fouet par les effets néfastes de la crise sanitaire, la compagnie aérienne malagasy Tsaradia est encore loin de sortir de la zone de turbulences. « On traverse actuellement une période très difficile », déclare Andriamamonjy Rafanomezantsoa, Directeur Général de Tsaradia qui doit sa survie aux quelques vols exceptionnels qu’elle assure, ainsi qu’aux vols tout-cargo récemment mis en place.
Rentabilisation
En somme, Tsaradia continue de bénéficier de la confiance des Etats et des usagers du transport aérien puisque la compagnie va assurer cette semaine le rapatriement de ressortissants français. Ils seront exactement 180 passagers à rentrer en France via la Réunion avec les trois vols prévus par Tsaradia les 12 et 13 juin prochains avec un des ATR 72. Cet appareil précisons-le , est d’une capacité de 60 sièges. Et pour une rentabilisation maximum de ces vols de rapatriement, Tsaradia effectuera des vols cargo au retour de la Réunion. En effet, les vols cargo sont permis même sur les réseaux régionaux et long courrier. Par ailleurs Tsaradia a également assuré des vols de rapatriement des employés étrangers d’Ambatovy. L’un des Twin Otter de la compagnie, jusqu’ici non opérationnel, a même été réparé pour mettre en service au profit des vols de rapatriement. L’autre activité de la période de confinement concerne les vols tout cargo. « On est entre une et deux fréquences tout-cargo par semaine », précise le DG de Tsaradia qui se réjouit du fait que cette option tout-cargo enregistre plutôt un bilan satisfaisant à seulement trois semaines après son lancement. « Nous avons commencé avec la ligne Antananarivo-Sambava, mais les autres provinces sont également desservies en fonction de la demande ». Quoiqu’il en soit, ces vols exceptionnels assurés sont d’une utilité particulière en cette période de crise sanitaire puisqu’ils ont notamment permis de transporter des médicaments et des matériels dans les régions concernées par le Coronavirus.
Manque à gagner
Ces vols permettent également à Tsaradia de maintenir un minimum d’activités et d’éviter ainsi un crash total. Car la situation n’est pas du tout reluisante pour cette compagnie qui a accusé un manque à gagner d’un peu moins de trois millions de dollars depuis le début de la crise. En effet, Tsaradia a enregistré 6000 annulations de billets depuis le début de la crise. « Pour la survie de la compagnie, on doit faire preuve de persévérance et prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour rentabiliser toutes les opportunités qui se présentent » selon toujours le D.G de Tsaradia qui reste jusqu’à présent l’une des rares entreprises à préserver les emplois. « Tant qu’on peut le faire, on évitera une compression du personnel ». Sur ce point, d’ailleurs Andriamamonjy Rafanomezantsoa se félicite de l’implication du personnel pour sauver la compagnie. Tsaradia bénéficie par ailleurs, de l’appui de sa maison mère Air Madagasikara qui lui a par exemple loué un Boeing 737-600. En somme, Tsaradia survit malgré la conjoncture. Et les dirigeants de la compagnie croient encore en une relance, après la crise sanitaire. « Il y aura une période après crise et on doit d’y préparer », conclut le DG Andriamamonjy Rafanomezantsoa qui pense déjà à un renouvellement de la flotte. En effet, la flotte de 6 ATR dont dispose la compagnie est dépassée par rapport aux besoins du marché.
R.Edmond.